Des internautes, des donateurs et des bénévoles ont répondu favorablement à cette action avec comme objectif actuel la réfection du Lycée de Yoff, près de Dakar, avant le début des examens.
Fervent défenseur de l'environnement, Mamadou Diakhaté -- plus connu sous le pseudonyme Junior Diakhaté Niinchté -- était au départ actif dans la sensibilisation sur le coronavirus. Mais avec la reprise des cours en plein hivernage, son action a évolué et il est aujourd'hui au premier plan pour aider les élèves à travailler dans des conditions optimales.
"On devait préparer les élèves à revenir à l’école, c’est dans cette perspective qu’on a fait le tour du Sénégal et à Dakar en particulier pour le groupe de bénévoles dont je faisais partie pour nettoyer les écoles", explique-t-il. Rapidement, le jeune enseignant se rend compte que "beaucoup d’écoles n’étaient pas au top, il y avait des soucis de toilettes ou de classes".
Junior Diakhaté Niinchté décide alors de se lancer dans la rénovation des toilettes d’écoles dès le mois de juin. Il commence par l’école élémentaire Issa Kane puis dirige son action vers le lycée Blaise Diagne ensuite le lycée John Fitzgerald Kennedy et aujourd’hui le lycée de Yoff qui est était pour lui une "urgence".
Pour la réfection du Lycée de Yoff, Junior Diakhaté Niinchté lance un défi à ses 15.000 abonnés sur le réseau social Twitter afin que ceux-ci l'aident à atteindre un budget d'environ 2 millions de Fcfa à travers des cotisations minimales de 100FCFA. Les internautes répondent doublement présents, car en plus de l'apport financier, beaucoup d'entre eux viennent participer aux travaux.
Parmi eux se trouve Aliou Ndiaye, un étudiant qui s'est proposé comme bénévole. "Je l’ai vu sur le réseau social Twitter, il y avait beaucoup de ses followers qui partageaient l’initiative et ça m’a plu", affirme-t-il. Pour cet étudiant bénévole travailler aux côtés de Junior Diakhaté Niinchté "donne l’impression qu’au moins tu es utile à la société tu fais quelque chose tu rends la monnaie comme on dit". Pour Aliou, "c'est légitime et normal qu’on fasse un retour d'investissement en quelques sorte".
Des professionels ont également proposé leurs services pour aider Junior Diakhaté Niinchté à relever son défi et remettre en état les salles de classe. Ismaïla Tamba est l'ouvrier-chef de chantier qui assure une bonne jonction entre les ouvriers professionnels et les bénévoles.
Pour lui, l'état d'avancement du chantier est le résultat de l'engagement et de la solidarité des jeunes présents. "Il y a des bénévoles qui m’ont étonné en montant les portes et les fenêtres alors qu’ils sont des étudiants. Ce n'était pas évident mais ils ont assuré pleinement", relate-t-il.
Même s'il est accompagné d'autres ouvriers comme des soudeurs, Ismaïla reconnaît que la majorité des gens qui travaillent sur le chantier sont des étudiants, des bricoleurs mais il ne s’en plaint pas car "avec leur détermination ils font bien le travail".
"Personne n'est spécialiste de tout mais avec le bénévolat on essaie d'assister et d’apporter notre soutien et grâce à ça on a réussi à tout installer", se félicite le chef de chantier.
En tout, 43 établissements scolaires ont transmis une demande de réfection à Junior Diakhaté Niinchté qui en a déjà satisfait 6. Ce sont les chefs d'établissement qui en font la demande de manière autonome, et donnent l'autorisation à l'enseignant pour débuter les travaux.
Junior Diakhaté Niinchté est enseignant à l'élémentaire, activiste initiateur du clean up challenge, des jeunes qui nettoient des endroits très insalubres de leurs localité. Il est aussi président-fondateur de l'association "Simple action citoyenne" (SAC).
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