Un forum africain met en garde contre la menace jihadiste

L'armée nigérienne suit une formation militaire avec des forces spéciales belges à Diffa, le 9 mars 2017.

Des responsables de la sécurité et du renseignement d'une trentaine de pays africains se sont réunis lundi dans la capitale soudanaise pour évoquer la lutte contre les jihadistes, une menace grandissante sur le continent.

"Des mercenaires, des combattants terroristes étrangers et des organisations hors-la-loi forment le triangle de l'horreur en Afrique", a déclaré Mohamed Atta, le chef du puissant service national du renseignement et de la sécurité (NISS) à l'ouverture d'une conférence de trois jours à Khartoum.

Ces trois éléments ont contribué à "polariser les sociétés à travers l'Afrique", a déclaré M. Atta lors de cette réunion, à laquelle ont notamment assisté des représentants du Rwanda, de l'Ouganda, de l'Ethiopie, de l'Egypte et de l'Afrique du Sud.

Selon un haut responsable de la sécurité présent à la conférence, des milliers de jeunes Africains ayant rejoint des organisations jihadistes comme le groupe Etat islamique (EI) représentent désormais une menace réelle pour leur pays d'origine.

"Environ 20 à 40 % des combattants terroristes étrangers retournent dans leurs pays d'origine depuis l'Irak, la Syrie ou ailleurs" après avoir combattu pour l'EI, a déclaré à l'AFP Shimeles Semayat, secrétaire exécutif du Comité africain des services de renseignement et de sécurité basé à Abuja (Nigeria), qui assiste l'Union africaine en matière de sécurité.

Nombre de ces combattants possèdent des passeports occidentaux ou étrangers qui leur permettent de voyager facilement en Afrique, a-t-il relevé.

Des rapports de renseignement indiquent que de nombreux combattants se rendent au Mali, au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, a-t-il ajouté, assurant que "ces pays deviennent des priorités de l'EI".

Des dizaines de jeunes soudanais se battent dans les rangs de l'EI en Libye et en Irak, estiment des responsables. Des médias locaux ont signalé la mort de plusieurs d'entre-eux, dont beaucoup d'étudiants.

Avec AFP