Un gouverneur de la majorité en RDC destitué dans le Sud-Est

Célestin Mbuyu gouverneur de la nouvelle du Haut-Lomami destitué, 27 juillet 2016.

Le gouverneur du Haut-Lomami, province du Sud-Est de la République démocratique du Congo (RDC), a été destitué vendredi par ses pairs de la majorité présidentielle pour "mauvaise gestion", une sanction qualifiée de "mascarade" par l'intéressé.

"Dix-huit députés ont voté pour la destitution de M. Célestin Mbuyu et trois ont voté contre" lors d'une séance plénière de l'Assemblée provinciale à Kamina, capitale du Haut-Lomami, a déclaré à l'AFP Masangu Bondo, le président de cette chambre.

"Les députés reprochaient à l'ancien gouverneur la mauvaise gestion de la province" et son "implication dans les conflits coutumiers", a-t-il ajouté, joint au téléphone depuis Lubumbashi, deuxième ville de la RDC, également dans le Sud-est.

De son côté, M. Mbuyu a dénoncé auprès de l'AFP une "mascarade politique" et a promis de saisir la justice.

La destitution de M. Mbuyu intervient deux semaines après celle d'un autre gouverneur de la région, celui de la province du Haut-Katanga (dont Lubumbashi est la capitale), Jean-Claude Kazembe, pour des raisons similaires. Les deux hommes sont membres de la majorité présidentielle (MP).

A cette occasion, l'opposition avait accusé le pouvoir de manoeuvrer, notamment à travers des destitutions successives de gouverneurs de provinces, pour retarder l'organisation des élections générales (dont la présidentielle) au-delà de la fin 2017, échéance convenue entre majorité et opposition dans un accord signé le 31 décembre dernier.

La loi électorale congolaise prévoit l'élection d'un nouveau gouverneur par les députés provinciaux dans les trente jours, lors d'un scrutin que devra organiser la commission chargée des élections en RDC.

L'accord de la Saint-Sylvestre est destiné à sortir la RDC de la crise née du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila au-delà de la fin de son mandat qui a expiré le 20 décembre 2016.

Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.

L'accord prévoit l'élection de son successeur lors d'une présidentielle prévue fin 2017 et la formation d'ici là d'un gouvernement élargi, dirigé par un Premier ministre issu de l'opposition.

Le Haut-Lomami comme le Haut-Katanga sont issus du découpage en 2015 de l'ex-Katanga (grand comme l'Espagne) en quatre nouvelles provinces.

Fin mars 2016, au terme d'un processus contesté de démembrement des provinces, la majorité et ses alliés avaient raflé quasiment tous les postes de gouverneur.

Avec AFP