"Nous ne sommes pas des maï-maï, mais plutôt le Mouvement national pour la révolution (MNR). Nous sommes là pour combattre le régime [du président congolais Joseph] Kabila", a déclaré à l'AFP par téléphone cet homme disant répondre au nom de John Mangaiko.
"Nous voulons libérer notre pays des occupations étrangères dont il est victime à tous les niveaux", a-t-il ajouté, sans plus de précisions, affirmant se trouver dans le territoire de Rutshuru dans le sud-est de la province du Nord-Kivu.
Répondant de manière vague aux questions de l'AFP, M. Mangaiko a affirmé que le MNR était un "mouvement révolutionnaire qui n'a pas de chef mais seulement des commandants" militaires, et "des collaborateurs un peu partout dans la République" mais pas parmi les populations "rwandophones" (Tutsi et Hutu considérés par de nombreux autres groupes ethniques de l'Est comme des "Rwandais" quand bien même ils ont la nationalité congolaise).
De violents combats ont opposé samedi et dimanche des soldats congolais à un groupe d'insurgés, présentés par l'armée comme des maï-maï (membres de milices d'autodéfense) non identifiés, dans les environs de Beni, dans le nord de la province du Nord-Kivu.
Selon l'armée, un soldat congolais et douze rebelles ont été tués au premier jour de ces affrontements.
De son côté, M. Mangaiko a affirmé que son mouvement avait perdu sept de ses miliciens et que deux autres avaient été capturés par l'armée. "Nous avons capturé six" soldats, a-t-il ajouté.
La Mission de l'ONU en RDC (Monusco) a indiqué pour sa part qu'une patrouille de Casques bleus a été attaquée samedi par de "présumés maï-maï" dans la même zone. Trois casques bleus ont été blessés et au moins cinq assaillants tués par la riposte des soldats de la paix, selon l'ONU.
Âgé de 46 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. Son mandat a échu le 20 décembre 2016 et la Constitution lui interdit de se représenter. Il se maintient à la tête du pays en vertu d'un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle.
L'Est de la RDC est déchiré par des conflit armés depuis plus de vingt ans. Des groupes armés nationaux et étrangers, s'y affrontent en raison de différends fonciers, de la concurrence pour le contrôle des ressources minières et des rivalités entre puissances régionales.
Avec AFP