Le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), très actif dans le sud de la Libye et le nord du Tchad, a décidé "à contrecœur" de "se retirer du pré-dialogue", évoquant notamment dans un communiqué "l'agenda caché (...) de la junte militaire".
"Nous n'avons pas à nous prononcer sur cette décision", a réagi auprès de l'AFP un membre de la délégation tchadienne joint au téléphone à Qatar, sous couvert de l'anonymat. Ce "pré-dialogue de Doha" promis depuis de longs mois et initialement prévu le 27 février, avait été repoussé à la dernière minute au 13 mars.
L'un des buts affichés du fils du chef de l’État défunt, le général Mahamat Idriss Déby Itno, 38 ans, qui a été autoproclamé le 20 avril 2021 président de la République à la tête d'une junte de 15 généraux, est d'amener les groupes armés à la table d'un "Dialogue national inclusif" prévu le 10 mai avec les oppositions politiques et armées.
Lire aussi : Les revendications des politico-militaires tchadiens soumises au QatarCes groupes armés ont harcelé le maréchal Déby, parfois jusqu'aux portes du palais présidentiel, pendant les 30 années durant lesquelles il a régné d'une main de fer.
Dans un rapport publié en décembre 2019, un groupe d'experts de l'ONU sur la Libye affirme que le CCMSR "trempe très probablement dans des activités criminelles et des trafics de toutes sortes, reliant le sud de la Libye à la région du Tibesti au Tchad".
L'histoire du Tchad indépendant, colonie française jusqu'en 1960, est ponctuée de coups d’État ou tentatives, et d'offensives de rébellions.