Un journaliste appréhendé après la couverture d'une manifestation de sinistrés au Nigeria

Un personnel de la sécurité fait signe aux réfugiés du camp de Bakkasi pour les déplacés internes après une manifestation contre les rations de nourriture trop petites, à Maiduguri, dans l'État de Borno, Nigeria, le 29 août 2016.

Un journaliste nigérian a été brièvement appréhendé pour avoir rapporté que le détournement de matériel de secours destiné à un camp de victimes d'inondations avait déclenché des manifestations, a annoncé samedi la police nigériane.

Emmanuel Atswen, journaliste de l'agence officielle de presse nigériane NAN, a été arrêté vendredi à la suite de son article du 12 septembre sur une manifestation dans un camp pour sinistrés, où il affirmait que des responsables détournaient du matériel de secours.

"Le reporter a été arrêté pour une supposée diffamation" d'un des commissaires chargés des opérations de secours, a déclaré le porte-parole de la police, Moses Yamu. Le commissaire chargé des ressources hydriques s'est plaint d'avoir été cité dans l'article pour confirmer que du matériel avait été volé, ce qu'il réfute.

"Le commissaire a assuré ne pas avoir dit ce qui lui a été attribué et a exigé que l'article soit corrigé", a expliqué le porte-parole.

Selon ce commissaire, le matériel a été transféré vers un autre camp, et non pas détourné comme l'aurait affirmé M. Atswen.

M. Yamu a assuré que le journaliste "a été libéré sous caution ce matin (samedi), et on lui a demandé de se présenter mercredi devant la police".

Dans un communiqué samedi, la direction de la NAN a manifesté son soutien envers le journaliste, estimant que son article "ne violait pas les principes de la profession de journaliste".

Plus de 100.000 personnes avaient dû fuir leur foyer fin août à cause de fortes pluies suivies d'inondations dans l'Etat de Benue, dans le sud-est du Nigeria. Les autorités avaient installé des camps de fortune pour abriter et porter secours aux victimes.

Des responsables nigérians sont régulièrement accusés de détourner du matériel de secours, déclenchant des manifestations dans des camps de déplacés, particulièrement dans le nord-est du Nigeria où la rébellion du groupe jihadiste Boko Haram dure depuis huit ans.

Avec AFP