La Fédération bulgare (BFU), dans un communiqué, a expliqué que "si elle a évité des sanctions plus lourdes", c'est "grâce à l'énorme travail de son administration et de ses conseillers juridiques" ainsi que grâce à ses efforts "permanents pour lutter contre le racisme, la xénophobie et l'intolérance" dans les stades.
De son côté, la Fédération anglaise (FA) qui "prend acte" de cette décision, a souligné dans un communiqué "qu'un défi énorme demeure autour du racisme et de la discrimination dans la société".
Lire aussi : Gianni Infantino veut une interdiction mondiale de stade contre le racisme- cris de singe -
Des cris de singe à l'adresse du défenseur Tyrone Mings et des attaquants Marcus Rashford et Raheem Sterling et des saluts nazis: à deux reprises, le 14 octobre, le match avait dû être interrompu mais dans cette ambiance délétère, les Anglais étaient courageusement restés sur la pelouse pour finalement s'imposer 6 à 0 et faire un pas énorme vers la qualification pour l'Euro-2020.
Dès le lendemain, Londres avait demandé à l'UEFA des "punitions sévères" afin de "se débarrasser une fois pour toutes" du racisme dans les stades.
Emboîtant le pas à la fédération anglaise et à une classe politique britannique outrée, le Premier ministre Boris Johnson avait dénoncé un racisme "ignoble qui n'a pas sa place dans le football".
Lire aussi : Manchester United condamne des injures racistes contre Paul PogbaLe même jour, le président de l'UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin avait assuré que l'instance était "déterminée à tout faire pour éliminer" le racisme du football, soulignant que ses sanctions étaient "parmi les plus sévères".
Réunie lundi, la commission de discipline de l'instance européenne a tenu compte du passif de la Bulgarie, déjà sous le coup d'une procédure en 2011 pour des actes racistes, déjà lors d'un match contre l'Angleterre (0-3, 4 septembre 2011).
La Bulgarie, dernière du groupe A, écope cette fois d'un match ferme à huis clos, qu'elle purgera le 17 novembre en recevant la République tchèque pour son dernier match des qualifications à l'Euro-2020. Elle est également sous le coup d'un second match à huis clos avec sursis, avec période probatoire de deux ans.
Lire aussi : Deux hommes arrêtés après le match interrompu pour insultes racistes en AngleterreLa Fédération bulgare écope également d'une amende de 75.000 euros pour racisme et d'une autre de 10.000 euros pour les perturbations par ses supporteurs durant les hymnes.
- double sanction financière -
Selon une source proche de l'instance, "la Bulgarie est touchée au portefeuille car disputer un match à domicile à huis clos représente un manque à gagner supérieur à 200.000 euros".
Si l'on y ajoute l'amende totale de 85.000 euros, "la sanction pécuniaire est lourde pour une fédération qui dispose d'un budget de 9 millions d'euros", ajoute cette source qui rappelle que pour comparaison, le budget de la Fédération anglaise est supérieur à 400 M EUR.
Lire aussi : Le président de la fédération bulgare de football démissionne pour cause de racismeLa FA écope aussi d'une amende de 5.000 euros pour "les perturbations" de ses supporteurs durant les hymnes.
Une procédure avait été ouverte dès le lendemain du match pour "comportement raciste", en raison des "chants et saluts nazis" adressés par une partie du public bulgare.
Face à l'indignation générale, le président de la Fédération bulgare avait annoncé sa démission.
Le sélectionneur Krasimir Balakov avait ensuite présenté ses excuses aux joueurs anglais. Il a depuis lors été remplacé par Georgy Dermendzhiev.
Sur le plan judiciaire, la police bulgare qui a identité 16 suspects, a indiqué en avoir interpellé 11. Cinq se sont vu infliger des amendes et une interdiction de stade.
Le président de la FIFA Gianni Infantino aimerait lui aller plus loin. Le 17 octobre, il avait ainsi plaidé en faveur d'une interdiction mondiale de stade pour les spectateurs coupables d'actes racistes.