La gestion de la compagnie aérienne publique dénoncée à Brazzaville

L'Etat congolais a construit des habitations à la place des casernes de Mpila, Brazzaville, 2 mars 2017, Ngouela Ngoussou.

Le mouvement citoyen congolais Ras-le-bol a dénoncé à Brazzaville la "mauvaise gestion" de la compagnie aérienne publique Ecair, dont les avions sont cloués au sol depuis octobre en raison de son endettement.

Une quinzaine de jeunes militants du mouvement se sont rassemblés durant une trentaine de minutes devant le siège d'Ecair (Equatorial Congo airlines), situé en face de l'aéroport international de Brazzaville. Ils ont scandé des slogans hostiles à la direction de la société, avant de se disperser sans incidents.

"Il faut que les responsabilités soient établies et que les responsables de ce désordre financier répondent de leurs actes. Nous sommes là pour défendre les intérêts des Congolais", a déclaré Charlin Kinouani, coordonnateur adjoint de Ras-le-bol.

"Voir cette compagnie fermée du jour au lendemain sans qu'il n'y ait d'explication, sans qu'il y ait démission de la directrice générale, nous pensons que c'est trop", a ajouté Franck Nzila coordonnateur du mouvement.

Créée avec des capitaux publics par le gouvernement congolais en 2011, Ecair assurait à partir de Brazzaville des liaisons intérieures vers Pointe-Noire et Ollombo (centre), mais aussi continentales, vers Libreville, Douala, Bamako ou Dakar, et internationales, vers Paris, Dubaï et Beyrouth.

Depuis octobre 2016, ses avions ne peuvent plus décoller, l'endettement de la compagnie ayant conduit l'Asecna (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar) à suspendre toute fourniture de services de navigation aérienne à tous les vols d'Ecair.

Depuis lors, ni la direction d'Ecair, ni le ministère congolais des Transports ne se sont exprimés sur ce sujet. Mercredi, ils n'ont pas souhaité commenter les déclarations de Ras-le-bol.

Ras-le-bol, qui se définit comme un "mouvement citoyen, pacifique et non violent" a été créé lors de la campagne du référendum constitutionnel du 25 octobre 2015, pour s'opposer au changement de Constitution devant permettre au président Denis Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat en 2016.

Le oui au référendum l'avait finalement emporté à une écrasante majorité, selon les chiffres officiels (92,96%) et le président Sassou a été réélu au 1er tour le 20 mars 2016 avec 68,92% des suffrages.

Avec AFP