Après une fin d’année académique très agitée par les grèves et les violences, les étudiants de Marien Ngouabi ont renoué avec le chemin de la Fac. La bourse a été payée aux étudiants en fin 2016 et les revendications des enseignants ont trouvé un début de satisfaction.
Il y a quelques semaines, on parlait d’une rentrée académique à deux vitesses à cette université publique, l’unique que compte le pays. Dans les facultés, les cours étaient constamment boycottés par des enseignants et des étudiants en grève. Dans les écoles et les instituts de la même université, les cours étaient dispensés, mais à chaque fois perturbés par les étudiants des facultés.
Aujourd’hui, les choses ont repris, malgré les difficultés. D’après certains étudiants de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines à Bayardelles, par exemple, les étudiants en master sont encore en phase de préinscription. Ceux du cycle licence ont pourtant déjà commencé les cours. "En tout cas, l’année est sur les rails, et on ne parle plus de grève, bien que la question de bourse ne soit pas totalement réglée ", témoigne un étudiant en Langues vivantes étrangères (LVE).
Dans cette faculté, affirment d’autres étudiants, toutes les notes n’ont pas été remises aux apprenants qui ne savent alors pas s’ils passent en année supérieure ou redoublent la classe. "C’est notre combat actuellement. Nous menons un plaidoyer fort pour qu’avant la campagne de dépôt des dossiers de bourses, que tous les étudiants aient leurs résultats définitifs", indique Grace Lendanga, un responsable du Mouvement des élèves et étudiants du Congo (MEEC).
Le non-paiement de la bourse des étudiants est l’une des principales causes de perturbations à l’université Marien Ngouabi. Cette année, le gouvernement prévu 37 milliards de francs CFA pour les bourses pour les quelque 55.000 étudiants que compte cet établissement d’enseignement supérieur. Une somme insuffisante, selon les connaisseurs de la finance et les syndicats des étudiants.
Le directeur général des œuvres universitaires, Grégoire Ossebi, en charge de ces bourses appelle les étudiants à la compréhension pour ne pas saboter l’année académique. "En ce contexte de difficultés financières, nous essayons de faire un effort et les étudiants doivent tous le comprendre", exhorte-t-il.
Le ministre de l’Enseignement supérieur Bruno Jean Richard Itoua se félicite du dialogue permanent qu’il a initié avec les enseignants et les étudiants pour régler les problèmes qui se posent à Marien Ngouabi. "Nous travaillons désormais dans un climat de confiance avec le syndicat des enseignants et l’intersyndicale des étudiants pour éviter les grèves inutiles à l’université", témoigne-t-il, satisfait du fait que depuis trois mois, il n’y a plus eu de grève à Marien Ngouabi.
Ngouela Ngoussou, correspondant de VOA Afrique à Brazzaville