"Il appartient aux hommes politiques de reconnaître avec humilité (...) leur velléité politique et la turpitude de leurs choix nombrilistes qui conduisent à l'impasse ou au blocage des institutions", écrit le cardinal Laurent Monsengwo.
"Nous invitons instamment les uns et les autres à faire preuve de sagesse, de retenue, d'esprit démocratique pour résoudre la question relative à la désignation du Premier ministre" pour "décanter la crise qui risque de mettre en péril la tenue des élections prévues à la fin de cette année selon les accords de la Saint-Sylvestre", poursuit-il.
Signé sous l'égide de l'épiscopat congolais, cet accord est censé sortir la RDC de la crise née du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat a pris fin le 20 décembre 2016.
Ce compromis entérine une décision contestée de la Cour constitutionnelle qui autorise M. Kabila, âgé de 45 ans, et à qui la Constitution interdit de se représenter, à demeurer au pouvoir jusqu'à l'élection de son successeur "fin 2017", en échange d'un mécanisme de cogestion du pays.
Depuis le décès à l'âge de 84 ans de l'opposant historique Étienne Tshisekedi le 1er février à Bruxelles, les discussions sur l'application dudit accord sont au point mort, bloquées par le marchandage des postes.
Mgr Monsengwo a par ailleurs dénoncé la profanation dimanche dans la capitale Kinshasa de l'église Saint-Dominique par des individus non identifiés, qui ont notamment détérioré l'autel et des statues.
"Nous stigmatisons et condamnons avec force ces actes qui frisent la barbarie" et "laissent croire que l'Église catholique est visée, de manière intentionnelle", écrit le prélat.
L'Eglise catholique a joué un rôle majeur dans l'ouverture démocratique pendant les dernières années de la dictature de Mobutu, renversé en 1997 par Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel président. Elle jouit d'une audience sur les questions politiques qui dépasse largement le cercle de ses fidèles (environ 40% des quelque 70 millions de Congolais).
Avec AFP