Un premier avion d'aide humanitaire a atterri au Soudan

Un avion transportant des citoyens émiratis et d'autres ressortissants, évacués du Soudan pour échapper au conflit, arrive à l'aéroport d'Abu Dhabi, à Abu Dhabi, Émirats arabes unis, le 30 avril 2023.

Ce matériel permettra de soigner 1.500 blessés, selon le CICR.

Un premier avion chargé de "huit tonnes" d'aide dont "du matériel chirurgical" a atterri au Soudan où il doit permettre "de soigner 1.500 patients" dans le pays où la plupart des hôpitaux sont hors service en raison des combats entre les deux généraux rivaux.

L'avion, à bord duquel se trouve également du personnel humanitaire, a décollé d'Amman et a atterri à Port-Soudan, ville côtière à 850 km à l'est de Khartoum où se concentrent les combats. L'espace aérien soudanais est fermé depuis 15 avril car les combats ont débuté à l'aéroport de Khartoum.

Selon le CICR, cette cargaison contient "des produits anesthésiques, des pansements, du matériel de suture et d'autres articles chirurgicaux".

Ce matériel "permettra de soigner 1.500 blessés, on espère maintenant pouvoir le livrer rapidement aux plus grands hôpitaux de Khartoum", a d'autre part affirmé à des journalistes le directeur régional pour l'Afrique du CICR, Patrick Youssef.

Mais, prévient-il, pour acheminer les secours "on a besoin de plus de garanties de sécurité à Khartoum et au Darfour", où la majorité des combats, qui ont fait plus de 500 morts en plus de deux semaines, se poursuivent.

Des évacués traversent le Nil dans un ferry, après avoir été sortis de Khartoum vers la ville d'Abou Simbel, dans la partie supérieure du Nil à Assouan, en Égypte, le 30 avril 2023.

Au Darfour, la situation est "très difficile", ajoute-t-il, "les populations se déplacent, en temps normal on les suivrait mais dans la situation actuelle c’est impossible".

Pour les médecins au Soudan, il faut surtout rétablir l'eau et l'électricité et faire sortir les combattants qui occupent certains établissements. Il faut également des solutions de rechange pour les 15 hôpitaux bombardés et des équipes pour relayer des médecins qui parfois n'ont pas cessé de travailler depuis deux semaines.

"Seuls 16% des hôpitaux fonctionnent à Khartoum selon l'ONU, la situation est catastrophique en raison du manque de médecins et du manque de matériel médical" alerte également M. Youssef qui précise que si "en temps normal, un hôpital doit être réapprovisionné tous les deux jours, en temps de guerre, surtout si comme en ce moment les hôpitaux sont pillés et attaqués, ce délai se raccourcit".

Il faut également, préviennent les médecins, trouver les ressources pour prendre en charge "12.000 malades" qui, sans dialyse dans des hôpitaux où les stocks sont vides et les générateurs en panne de carburant, "risquent de mourir".

"Les maladies chroniques compteront parmi nos priorités ultérieures" leur répond M. Youssef.

D'abord, affirme l'organisation internationale basée à Genève, "le CICR s'apprête à affréter un deuxième avion pour acheminer davantage de secours médicaux et de personnel humanitaire".

"On espère que cela va ouvrir la voie aux humanitaires pour qu'ils puissent aider à résoudre la crise", confirme de son côté M. Youssef.

Depuis le 15 avril, 528 personnes ont été tuées et plus de 4.000 blessés, selon le ministère soudanais de la Santé. Mais ce bilan reste très provisoire tant les corps jonchant les rues sont inaccessibles et donc impossible à recenser.

"Le Croissant rouge soudanais est dans les rues pour essayer de récupérer les corps", selon M. Youssef.