Alors que l'obésité et le diabète sont en hausse aux Etats-Unis, mais également à travers le monde, trois groupes américains se sont engagés à réduire les calories de leurs boissons, pointées du doigt par les responsables sanitaires.
Trois géants des boissons sucrées – Coca-Cola, PepsiCo et Dr Pepper - ont annoncé une initiative pour réduire les calories de leurs boissons de 20 % au cours de la prochaine décennie, en commercialisant prioritairement des bouteilles ou canettes de plus petites tailles, de l'eau minérale et les boissons sucrées artificiellement.
Ces fabricants, regroupés au sein de l’Association américaine des boissons (American Beverage Association), ont déclaré mardi avoir conclu un accord avec l'Alliance pour une génération plus saine, une ONG, pour lutter contre l'obésité.
Ces dernières années, l’obésité et le diabète sont devenus un problème de santé publique aux Etats-Unis. Un problème très coûteux et difficile à gérer, et la pression monte pour trouver des solutions. La ville de New-York avait été la première à lancer un cri d’alarme, sous la direction de l’ancien maire, Michael Bloomberg. Il avait échoué à faire interdire les boissons géantes – jusqu’à un litre d’eau gazeuse lourdement sucrée.
Les géants de la boisson en bouteille ont réussi à déjouer son projet, mais San-Francisco s’est réveillée, décidant d’imposer une taxe sur les boissons sucrées. Les électeurs trancheront sur la mesure lors des élections prévues début novembre.
Le Centre pour la science dans l'intérêt public (Center for Science in the Public Interest), un institut basé à Washington, s’est félicité de la décision des fabricants de boissons, la qualifiant de « bonne nouvelle », mais il a appelé les entreprises à abandonner leur opposition aux taxes sur les boissons, et aux étiquettes qu’on envisage de placer sur les bouteilles ou canettes de boissons sucrées, avertissant contre l’excès de sucre et son impact sur la santé.
Les mesures visant à taxer les boissons sucrées « pourrait réduire davantage et encore plus rapidement les calories dans les boissons mélangées en Amérique, et permettre de percevoir les recettes nécessaires pour la prévention et le traitement des maladies liées aux boissons gazeuses », a déclaré le centre.
De son côté, le professeur de nutrition et santé publique Marion Nestle de l’Université de New York affirme que les entreprises peuvent atteindre l'objectif de 20 % de réduction des calories des boissons, parce que la consommation de soda a diminué ces dernières années.
Entre 2000 et 2013, les calories consommées par les Américains à partir des boissons ont diminué d'environ 12 %, selon la publication Beverage Digest.
Par ailleurs, les édulcorants artificiels, largement prônés ces dernières années comme des outils de prévention de l'obésité et du diabète, pourraient en réalité entraîner des changements métaboliques et contribuer à aggraver les risques de diabète, révèle une étude israélienne publiée cette semaine.
Selon le Dr Eran Elinav de l'Institut Weizmann, certaines bactéries pourraient interagir avec les composés chimiques des édulcorants, qui ne sont pas absorbés par l'intestin, en secrétant des réactions inflammatoires qui exacerberaient les troubles métaboliques tels que l'intolérance au glucose ou le diabète.
Il n'y a pas que les Etats-Unis à se soucier du risque posée par les boissons sucrées. En août, le gouvernement indien a demandé à PepsiCo de réduire la teneur en sucre de ses sodas, le pays tentant lui aussi d'endiguer la progression de l'obésité et du diabète.