M. Sidibé, 60 ans, enseignant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université de Bamako, a été nommé lundi à ce poste par le Conseil des ministres, selon un communiqué du gouvernement.
Ce père de trois enfants, originaire de la région de Tombouctou (nord-ouest), est par ailleurs secrétaire politique de l'instance dirigeante de l'Union pour la République et la démocratie (URD), a indiqué à l'AFP ce parti, une des principales formations de l'opposition malienne.
La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), promise en mars 2013, a été officiellement créée en janvier 2014 pour trois ans.
Elle doit "contribuer à 1'instauration d'une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de 1'unité nationale", selon l'ordonnance de sa création.
D'après le texte, ses travaux couvrent la période "de 1960 à 2013 et portent sur l'ensemble des causes des conflits ayant affecté le nord du pays".
Cette vaste région a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d'indépendance du Mali en 1960.
La dernière insurrection touareg, déclenchée en 2011-2012, a ouvert la voie aux jihadistes qui ont contrôlé le Nord pendant près de dix mois avant d'en être chassés et en partie dispersés à partir de janvier 2013 par une opération militaire internationale.
Après plusieurs mois de négociations, un accord de paix a été signé le 15 mai par le gouvernement et le 20 juin par des groupes rebelles à dominante touareg.
La CVJR a une "mission très délicate, mais qui est prévue dans les accords pour la paix, d'établir la vérité parce que c'est sur la base de cette vérité qu'on peut faire la justice. Et c'est cette justice qui nous permettra d'arriver à la réconciliation", a affirmé à l'AFP M. Sidibé, qui a participé aux pourparlers de paix depuis mai 2014.
Il a invité les Maliens "à mettre de côté les intérêts personnels" pour la cohésion nationale, pour qu'ils se retrouvent "pour reconstruire le tissu social, l'unité", a-t-il déclaré.
Avec AFP