Le projet de loi sur les ressources nationales en eau avait déjà été rejeté en 2018 par le parlement fédéral puis réintroduit en 2020 par le gouvernement en juillet dernier.
Cette fois-ci les autorités semblent bien déterminées à le faire passer. Depuis qu’il été réintroduit, des voix s'élèvent pour critiquer et rejeter le projet du gouvernement. Parmi les voix critiquant ce projet, celle du prix Nobel Wolé Soyinka.
"Quand vous décidez de prendre le contrôle des ressources en eau des gens, vous êtes en train de leur dire que leur source initiale d'existence est placée sous le contrôle du pouvoir et ce qui n’a rien à voir avec l’environnement. Cela est une très grave provocation", analyse-t-il.
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Une coalition des organisations de la société civile s’oppose à l’adoption de ce projet de loi.
Benjamin Anthony, de l’Union des corporations publiques et Aderonke Igé fondatrice de l’ONG Aide aux initiatives pour la justice sociale et du développement humanitaire.
"Nous lançons un appel aux Nigérians de bonne volonté, au leadership de l’Assemblée nationale d’abandonner ce projet. Le gouvernement doit prévoir des services sociaux pour nous", souligne-t-il.
"Une résolution de l’assemblée générale de l'ONU a déclaré l’eau comme un droit humain. Nous pensons que le gouvernement et le parlement de ce pays ne tiennent pas compte de cette résolution. Sinon ils devraient considérer l’eau comme un droit humain et ils allaient créer des moyens nécessaires pour sa disponibilité".
Le projet, une foi adopté, vise à placer toutes les ressources en eau, à la fois de surface et souterraines, sous le contrôle du gouvernement fédéral par le biais d'organismes qui seront créés par le projet.
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Le président de la commission du Parlement sur la gestion des ressources naturelles, Sada Soli Jibia, affirme que le projet est mal compris par les populations.
"Si les gens disent que l'eau n'est pas une ressource naturelle nationale donc le pétrole aussi n’est pas une ressource naturelle nationale", avance-t-il.
Le ministre de l’Information et de la culture, Lai Mohammed, soutient cet argument et insiste que le gouvernement ne va pas reculer dans sa démarche.
"La majorité de ceux qui condamnent ce projet de loi ne l’ont pas soit lu du tout ou alors ne comprennent rien. Nous ne pouvons pas aussi ignorer le fait que certains qui critiquent ce projet l’utilisent comme un moyen pour une nouvelle confrontation".
C'est donc un bras de fer entre la population et le gouvernement qui fait pression sur les députés.
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