Un tribunal sud-africain autorise une action collective de mineurs atteints de silicose

L'entrée de la mine Lily de Vantage Goldfields, en Afrique du Sud, le 5 février 2016.

Un tribunal sud-africain a donné son feu vert à un recours collectif de la part de milliers de mineurs d'or - qui ont contracté la silicose - et de leurs familles contre une trentaine de compagnies minières, en vue d'obtenir des dédommagements.

"Nous considérons que dans le contexte de cette affaire, une action de groupe est la seule option réaliste", a déclaré le juge Phineas Mojapelo devant la Haute Cour de Johannesburg.

Il a estimé que les mineurs n'avaient "pas les moyens", à titre individuel, de poursuivre les géants miniers.

"L'industrie de l'or a abandonné des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de travailleurs qui ont contracté la silicose et la tuberculose", a ajouté le juge.

La décision vendredi du tribunal permet à des milliers de mineurs en exercice ou à la retraite de poursuivre une trentaine de sociétés, dont Harmony Gold, Anglogold Ashanti, Gold Fields Ltd, Anglo American South Africa, pour obtenir des dédommagements.

La silicose est provoquée par l'inhalation des poussières de silice des mines. Elle peut rester dormante pendant plusieurs années, avant de d'affecter les poumons de manière irréversible. Le seul traitement connu est la transplantation pulmonaire.

Le taux de prévalence de silicose dans les mines d'or sud-africaines est un des plus élevés dans le monde, estimé entre 22 et 36%.

La silicose a de graves conséquences de santé publique pour toute l'Afrique australe car elle crée un terrain propice à la propagation de la tuberculose, maladie contagieuse dont les mines d'or sud-africaines détiennent le record du monde.

Avec AFP