Mme Taylor, 51 ans, qui réside dans l'est de Londres, à Dagenham, a été arrêtée jeudi par une unité de la police chargée des crimes de guerre, puis inculpée vendredi, a indiqué Scotland Yard dans un communiqué.
Placée en détention, elle comparaîtra samedi devant la justice.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à une période allant de décembre 1989, date à laquelle Charles Taylor, chef du Front national patriotique du Liberia (NPFL), avait déclenché au Liberia une des plus atroces guerres civiles du continent africain, à 1991.
Agnes Reeves Taylor est notamment soupçonnée d'avoir, entre le 23 décembre 1989 et le 1er janvier 1991, "intentionnellement infligé de graves douleurs ou souffrances à une personne dans l'exercice ou le prétendu exercice de ses fonctions officielles" à Gbarnga, ancien fief rebelle des forces de Charles Taylor, indique Scotland Yard.
Elle est également soupçonnée de s'être mise d'accord avec des tierces personnes sur l'usage de la torture.
Selon l'ONG Civitas Maxima, qui défend les victimes de crimes de guerre, "c'est la seconde fois dans l'histoire qu'une personne précédemment associée au NPFL est accusée de crime commis durant les guerres civiles libériennes. Le premier cas concernait la commandante Martina Johnson, arrêtée en Belgique en septembre 2014 pour sa prétendue participation aux atrocités commises pendant la guerre".
Civitas Maxima précise dans un communiqué avoir fourni, avec l'ONG Global Justice and Research Project (GJRP), basée à Monrovia, "les premières informations aux autorités du Royaume-Uni".
L'ex-président Charles Taylor (1997-2003) a été condamné par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) en 2012 à 50 ans de prison pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans ce pays voisin du Liberia. Sa condamnation a été confirmée en 2013 et il purge sa peine en Grande-Bretagne.
Avec AFP