Une athlète du Belarus refuse de rentrer et obtient l'asile en Pologne

La sprinteuse biélorusse Krystsina Tsimanouskaya discute avec des policiers à l'aéroport international de Haneda à Tokyo, au Japon, le 1er août 2021.

La sprinteuse biélorusse Krystsina Tsimanouskaya, présente au Japon pour les Jeux olympiques, s'est réfugiée lundi à l'ambassade de Pologne à Tokyo, où elle a fait une demande d’asile qui a été acceptée, a-t-on appris de source officielle.

Krystsina Tsimanouskaya, 24 ans, devait participer à la course du 200 mètres féminin lundi mais elle a déclaré que dimanche, un fait étrange s’est produit.

"L'entraîneur principal est venu me voir dimanche et m'a dit qu'il y avait eu un ordre d'en haut pour me faire rentrer au Belarus", a-t-elle écrit à travers l’application Telegram. "A 17 heures ils sont venus dans ma chambre et m'ont dit de faire mes bagages et ils m'ont emmenée à l'aéroport".

Arrivée à l’aéroport, elle a refusé d'embarquer et a demandé la protection de la police japonaise.

Selon des témoins, elle s'est arrêtée devant l'ambassade polonaise dans une camionnette argentée banalisée vers 17 heures, heure locale (8 heures GMT). Elle est sortie avec les bagages officiels de l'équipe, puis a salué deux officiels avant de pénétrer dans les locaux.

Son mari, Arseni Zhdanevich, va la rejoindre en Pologne, a déclaré lundi un politicien de l'opposition biélorusse basé à Varsovie, capitale de la Pologne, pays frontalier au Belarus.

Le Comité olympique biélorusse a déclaré dans un communiqué que les entraîneurs avaient décidé de retirer Tsimanouskaya des Jeux sur l'avis des médecins concernant son "état émotionnel et psychologique."

L'entraîneur en chef de l'athlétisme biélorusse, Yuri Moisevich, a déclaré à la télévision d'État qu'il "voyait bien que quelque chose n'allait pas chez elle... Soit elle s'isolait, soit elle ne voulait pas parler".

Plus tôt dans la journée de lundi, Mark Adams, porte-parole du Comité international olympique, a déclaré que les officiels poursuivraient leurs conversations avec Tsimanouskaya et qu'ils avaient demandé un rapport complet au comité olympique du Belarus.

Ancien territoire soviétique, le Belarus compte 9 millions d'habitants. Il est gouverné d'une main de fer par Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994.

Lundi, le porte-parole du CIO a déclaré que l’instance dirigeante des JO avait pris un certain nombre de mesures à l'encontre du comité olympique du Belarus à l'approche des Jeux, à cause de la répression des manifestations qui ont eu lieu dans le pays.

En mars, le CIO avait déjà refusé de reconnaître l'élection de Viktor Loukachenko, le fils du président biélorusse, à la tête du Comité olympique du pays. Père et fils ont tous deux été interdits de participer aux Jeux.