"Il y a deux jours, j'ai été empêchée par la DGM (direction générale de migrations) de sortir du pays alors que je voulais traverser à Brazzaville", capitale de la République du Congo, sur l'autre rive du fleuve Congo, a déclaré à l'AFP Marie-José Ifoku Mputu.
Les agents de la DGM ont exigé que je fournisse une "autorisation de sortie" du territoire national alors que j'avais mon "laissez-passer", seul document exigé par les services d'immigrations des deux capitales, a-t-elle expliqué.
"Après près de 45 minutes de discussion, les agents de la DGM m'ont remis mon passeport qu'ils avaient confisqué mais ont retenu mon laissez-passer".
Mme Ifoku a affirmé que depuis, son collaborateur qui l'accompagnait pour ce voyage, avait été arrêté et détenu par les services de sécurité. "Nous ne savons pas où mon collaborateur est détenu ni ce qu'on lui reproche".
L'une des 21 candidats à la présidentielle, Mme Ifoku a estimé que cette interdiction est liée à son engagement politique.
"Je reçois régulièrement des menaces de la part des services de sécurité et la majorité me demande de soutenir la candidature de Emmanuel Ramazani Shadary", a affirmé Mme Ifoku.
Lire aussi : Bemba exclu de la présidentielle en RDC"J'ai quitté la majorité pour combattre ce système pourri", "on nous empêche de sortir du pays, qu'en sera-t-il lors de la campagne électorale?", s'est-elle interrogé.
Les autorités et les responsables de la coalition au pouvoir n'ont pu réagir dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.
La candidature de Mme Ifoku avait d'abord été écartée par la commission électorale pour "défaut de nationalité congolaise d'origine" avant d'être validée par la Cour constitutionnelle après recours.
Âgée de 53 ans, Marie-Josée Ifoku, a été vice-gouverneur de la province de la Tshuapa, dans nord-ouest, avant de claquer la porte de la majorité présidentielle.
Lire aussi : Le recours de Bemba en audience devant la Cour constitutionnelleDéjà deux fois reportées, les élections présidentielle, législatives et provinciales du 23 décembre doivent organiser la succession du président Joseph Kabila après 18 ans à la tête d'un pays qui n'a jamais connu de transition pacifique.
M. Kabila qui ne pouvait plus se représenter a finalement choisi son ex-ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary comme son "dauphin" à cette présidentielle qui peine à faire l'objet de consensus.
Avec AFP