"Séparés en deux groupes, ils vivent dans des conditions très difficiles, grâce à l'aide de quelques activistes et des populations locales", a déclaré mercredi à l'AFP Moulay M'hamed Ammari, un militant de la région, en contact avec ces migrants.
"Des militants sur place leur donnent de la nourriture et des couvertures, mais cela reste insuffisant", a-t-il poursuivi.
Présente dans un des deux groupes, une femme a accouché dimanche, assistée au téléphone par des activistes locaux, selon ce même interlocuteur.
Le Maroc avait accusé samedi dans un communiqué son voisin et rival algérien d'avoir expulsé vers sa frontière un groupe de 55 Syriens, dont des femmes et des enfants "dans une situation très vulnérable", pour "semer le trouble" sur la frontière et "générer un flux migratoire incontrôlable".
La frontière terrestre entre les deux pays est fermée depuis 1994.
Rabat a convoqué samedi l'ambassadeur d'Algérie au Maroc, lui exprimant sa "profonde préoccupation" et jugeant "immoral et contraire à l'éthique de manipuler la détresse morale et physique de ces personnes, pour semer le trouble au niveau des frontières maroco-algériennes".
Le lendemain, Alger a convoqué à son tour l'ambassadeur du royaume pour lui signifier "le rejet catégorique" des accusations "mensongères" des autorités marocaines (...) qui ne visent qu'à nuire à l'Algérie".
Lundi, l'armée marocaine a diffusé des images, reprises sur chaîne de télévision privée et démontrant selon elle que les autorités algériennes ont aidé ce groupe syrien à se rendre à la frontière marocaine.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a répondu mardi à ces nouvelles accusations de Rabat, estimant que le "sujet est sensible et délicat", et qu'"on ne doit pas faire de la tragédie des réfugiés et frères syriens un fonds de commerce", selon l'agence algérienne APS (officielle).
Avec AFP