Une coalition de l'opposition appelle au boycott de la "mascarade" présidentielle en Egypte

Un partisan du président Abdel-Fattah el-Sissi avec une affiche de campagne devant l'Autorité nationale des élections au Caire, Égypte, 29 janvier 2018.

Une coalition composée de partis d'opposition et de personnalités a appelé au boycott de la présidentielle de mars en Egypte, pour laquelle Abdel Fattah al-Sissi est candidat à sa propre succession, la qualifiant de "mascarade".

L'Autorité nationale des élections a annoncé en soirée, dans un communiqué, avoir validé officiellement deux candidatures en vue du scrutin, dont le premier tour est prévu du 26 au 28 mars.

L'autre candidat en lice est Moussa Mostafa Moussa, chef du parti libéral Al-Ghad, qui est considéré comme un partisan du président Sissi.

"Non à la participation à cette mascarade", a lancé Hamdeen Sabbahi, ancien candidat à la présidentielle en 21012 et 2014 lors d'une conférence de presse au Caire de la coalition du "Mouvement civique démocratique", formée de huit partis politiques d'opposition et de 150 personnalités égyptiennes.

"Peut-on parler d'élection alors qu'il n'yaucune garantie pour un scrutin libre?", s'est interrogé M. Sabbahi, accusant le régime de l'actuel président d'avoir "conduit le pays dans une impasse en raison de son arrogance et de sa volonté de réprimer toute opinion contraire".

Cette coalition, fondée en décembre, a annoncé qu'elle lançait une campagne sous le slogan "Reste à la maison" pour encourager les Egyptiens à boycotter le scrutin.

Avant de devenir président, M. Sissi, alors chef de l'armée, avait chassé du pouvoir en 2013 son prédécesseur islamiste, Mohamed Morsi, réprimant dans le sang les partisans des Frères musulmans.

Devenu chef de l'Etat en 2014, il a méthodiquement laminé toute opposition islamiste comme libérale, emprisonnant des centaines d'opposants.

Ces dernières semaines, plusieurs prétendants -dont l'avocat défenseur des droits de l'Homme Khaled Ali ou l'ancien Premier ministre Ahmed Chafiq- ont été écartés ou ont jeté l'éponge face à ce qu'ils considèrent comme une élection jouée d'avance.

Avec AFP