Les assises ont notamment préconisé une rupture avec le système judiciaire actuel hérité de l'ex-puissance coloniale pour qu'il "soit le reflet de nos valeurs propres et pour que cette justice soit plus souveraine", a lu devant les participants dans une salle de conférence près de Dakar le rapporteur de l'une des deux principales commissions.
Parmi les recommandations, figure la mise en place d’une Cour constitutionnelle en lieu et place du Conseil constitutionnel, la révision du code pénal, du code de la famille, la limitation des pouvoirs du procureur, la construction de nouvelles prisons, la digitalisation du service de la justice...
"La justice sénégalaise est inadaptée à bien des égards, inopérante dans d'autres, trop répressive ou inefficace", ont reconnu, selon le rapporteur, la majorité des participants qui ont tenu pendant plusieurs jours des travaux dans la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.
Lire aussi : Le président Faye lance une concertation nationale pour réformer la justiceCes assises, présentées comme la quatrième édition du "Dialogue national" initié par l'ex-président Macky Sall, ont été ouvertes la semaine dernière par le nouveau chef de l'Etat Bassirou Diomaye Faye, libéré de prison dix jours avant son élection. Elles ont regroupé des professionnels de la justice, des professeurs d’université, des membres de l'opposition et de la société civile.
Les conclusions doivent être remises mardi à M. Faye qui décidera de la suite à donner à cette réforme. Le président, son Premier ministre Ousmane Sonko et un certain nombre de cadres de leur parti ont été emprisonnés sous le régime de Macky Sall et n'ont eu de cesse de dénoncer ces trois dernières années une instrumentalisation de la justice. Ils avaient promis durant la campagne électorale de la réformer en profondeur.