Une "décision majeure" sur la crise en Gambie attendue ce week-end

Le président Muhammadu Buhari parle lors d'une conférence de presse lors de la 71e session des Nations unies, le 20 septembre 2016.

Le président nigérian Muhammadu Buhari, médiateur principal pour résoudre la crise électorale en Gambie, où le président sortant Yahya Jammeh refuse toujours de quitter le pouvoir, a assuré vendredi qu'une "décision majeure" serait prise ce week-end par des chefs d'Etat africains.

A l'occasion de l'investiture samedi du nouveau président ghanéen, Nana Akufo-Addo, plusieurs chefs d'Etat africains se rendront à Accra, et "juste après la cérémonie, ils se rencontreront pour parler de la Gambie", a déclaré le porte-parole de la présidence nigériane, Garba Shehu.

"Une décision majeure est à attendre à l'issue de cette réunion cruciale pour sortir de l'impasse", a-t-il ajouté. "En tant que médiateur principal dans cette crise, le président Buhari est déterminé à résoudre cette crise".

Cette réunion à Accra sera d'autant plus symbolique que le Ghana est souvent cité en exemple en Afrique de l'Ouest pour ses valeurs démocratiques et la stabilité de ses institutions.

Le président élu du Ghana Nana Akufo-Addo est à Accra, au Ghana, le 9 décembre 2016.

Nana Akufo-Addo, qui prendra officiellement les rênes du pays samedi, a remporté l'élection présidentielle avec 53% des voix face au président sortant, John Dramani Mahama, qui a reconnu sa défaite le jour même de l'annonce des résultats par la Commission électorale.

Yahya Jammeh, à la tête de la Gambie depuis 22 ans, avait également reconnu sa défaite à la présidentielle du 1er décembre et félicité son opposant Adama Barrow, avant de faire volte-face. Le 9 décembre, il a rejeté les résultats et exigé l'organisation d'un nouveau scrutin en arguant d'irrégularités dans la comptabilisation des résultats.

Mercredi, le chef de l'armée gambienne a réaffirmé son "soutien inébranlable" à M. Jammeh, qui a saisi la Cour suprême de nouvelles plaintes contestant les résultats du scrutin.

Depuis son revirement, M. Jammeh est sous pression de plusieurs pays et institutions, dont l'ONU et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui lui demandent de céder son fauteuil le 19 janvier, à l'expiration de son mandat.

Avec AFP