Une délégation sud-coréenne entame des discussions au Nord

Chung Eui-yong, chef de la délégation sud coréenne au Nord, à Moscou, le 13 mars 2018.

Une délégation sud-coréenne de haut rang a entamé avec des responsables nord-coréens des discussions au Nord au sujet de la tenue d'un prochain sommet intercoréen, afin de faire avancer les négociations sur la dénucléarisation.

Cette délégation de cinq membres est emmenée par le conseiller à la sécurité nationale du président, Chung Eui-yong. Il a indiqué qu'il entendait discuter des façons de "mener à bien la dénucléarisation" de la péninsule coréenne et d'établir "une paix durable".

A Séoul, un porte-parole de la présidence sud-coréenne a confirmé que les discussions, au Nord, avaient débuté, sans donner de précisions.

Lors d'un sommet historique le 12 juin à Singapour, le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un étaient parvenus à un compromis très vague en faveur d'une "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", dont les modalités et le calendrier ont été repoussés à des négociations de suivi.

Cette promesse était loin de l'objectif initial des Etats-Unis, à savoir une "dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible".

Et ce processus entre Washington et Pyongyang est actuellement au point mort, comme l'a montré l'annulation surprise au dernier moment, le mois dernier par M. Trump, d'un voyage en Corée du Nord de son secrétaire d'Etat Mike Pompeo.

L'objectif officiel de la visite au Nord d'une délégation sud-coréenne est d'arrêter les détails d'un nouveau sommet entre M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in, qui est censé intervenir ce mois-ci et serait le troisième depuis la fin avril.

Mais des spécialistes du dossier coréen estiment que M. Chung, qui a dit qu'il remettrait à M. Kim une lettre personnelle de M. Moon, est probablement porteur d'une proposition pour sortir de l'impasse sur la question de la dénucléarisation.

"On pense que l'émissaire va proposer que M. Kim s'engage de façon ferme à présenter une liste de ses armes nucléaires et de ses matériaux fissiles, qui est demandée par les Etats-Unis, en échange d'une déclaration de fin de la Guerre de Corée", a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, de l'Université des études nord-coréennes.

La Guerre de Corée s'est achevée en 1953 sur un simple armistice qui n'a jamais été suivi d'un traité de paix.

En dépit de l'impasse dans les négociations avec le Nord, M. Trump a formé le voeu que le prochain sommet intercoréen soit couronné de succès, lors d'un échange téléphonique mardi soir avec M. Moon.

Les autorités nord-coréennes ont dénoncé les méthodes de "gangster" des Américains, accusés de vouloir obtenir leur désarmement unilatéral sans faire de concession à chaque étape.

Washington appelle de fait la communauté internationale à maintenir la pression et les sanctions tant que Pyongyang n'aura pas abandonné ses armes nucléaires.

Plusieurs rapports, de l'ONU comme de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ont confirmé que le régime nord-coréen poursuivait des activités nucléaires.

Avec AFP