Une messe en mémoire des "martyrs des élections" à Kinshasa

Un homme devant une église avant une manifestation à Kinshasa, le 21 janvier 2018 .

Environ cinq cents personnes ont participé mercredi à Kinshasa à une messe en mémoire des "martyrs des élections" deux ans après la répression d'une manifestation d'opposants en 2016 en République démocratique du Congo.

Nos frères et sœurs morts "ne sont pas les victimes de la dictature mais les martyrs des élections, ils ont donné leur vie pour dire à tous que les élections sont désormais le seul mode d'accès au pouvoir dans ce pays", a déclaré le père Prospère Ndjoli dans la cathédrale Notre-Dame du Congo.

Les 19 et 20 septembre 2016, 49 civils et quatre policiers avaient été tués, selon l'ONU, en marge de la répression des manifestations hostiles au pouvoir de Kinshasa, à l'appel de l'opposition.

Les manifestants réclamaient le départ du président Joseph Kabila du pouvoir à la fin de son mandat le 20 décembre 2016 et la tenue des élections dans le délai.

Après deux reports fin 2016 puis fin 2017, les élections sont finalement prévues pour le 23 décembre 2018.

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Le président Kabila a finalement désigné son ex-ministre de l'intérieur comme "dauphin" après des mois de tension.

Quelques opposants dont un candidat à la présidence de la République, Martin Fayulu, ont participé à cette commémoration organisée à l'appel du mouvement Engagement citoyen pour le changement (Eccha).

"Alors que des élections faussées se profilent, soyons dignes du sacrifice de nos compatriotes martyrs du 19 septembre 2016. Ils ont lutté pour de vraies élections, pas pour cette parodie !", a écrit sur son compte Twitter l'opposant en exil Moïse Katumbi, exclu de la course à la présidentielle.

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Allié du président Kabila passé à l'opposition fin 2015 et qui vit en exil à l'étranger depuis 2016, M. Katumbi affirme avoir été empêché de rentrer en RDC où il est poursuivi par la justice début août quand il s'est présenté au poste-frontière avec la Zambie.

La commission électorale a publié mercredi la liste définitive des 21 candidats à l'élection présidentielle.

Avec AFP