Interrogé lors d'une brève rencontre avec la presse pour savoir s'il était temps d'envoyer du personnel de l'ONU à Idleb pour évaluer la situation sur place, Antonio Guterres a répondu: "Il y a une mission humanitaire en cours de préparation pour justement cet objectif".
Il n'a donné aucun détail sur la composition de cette mission, quand elle pourrait être à Idleb ni sur la durée de son séjour.
Lire aussi : Réunion d'urgence sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONUSelon des diplomates s'exprimant sous couvert d'anonymat, la mission pourrait intervenir la semaine prochaine et devrait rassembler des représentants de différentes agences et départements de l'ONU. Outre les affaires humanitaires, elle pourrait comprendre des représentants du Programme alimentaire mondial et de l'Unicef, l'agence de l'ONU spécialisée sur l'enfance.
Depuis début décembre, quelque 950.000 personnes dont plus de 500.000 enfants ont fui les combats dans la région d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), qui compterait au total trois millions de personnes.
"Le besoin le plus urgent est un cessez-le-feu immédiat avant que la situation ne devienne totalement incontrôlable", a souligné Antonio Guterres.
"Dans tous mes contacts avec les parties impliquées, je n'ai qu'un message simple: prenez du recul alors que vous êtes au bord de l'escalade", a ajouté le secrétaire général, à qui neuf membres du Conseil de sécurité avaient demandé mercredi d'en faire davantage pour obtenir un cessez-le-feu.
Lire aussi : Syrie: 33 soldats turcs tués, Ankara riposte, craintes d'escalade"Il est essentiel que les combats s'arrêtent", a-t-il insisté sans toutefois annoncer d'initiative particulière à ce sujet, ni mentionner explicitement la Russie même s'il a dénoncé la poursuite de "raids aériens touchant des écoles et des centres médicaux".
Lors de sa rencontre mercredi avec principalement les membres occidentaux du Conseil de sécurité, l'Allemagne, soutenue par plusieurs pays, lui a demandé de se rendre à Idleb afin d'appuyer un arrêt des hostilités et de faciliter les accès humanitaires internationaux à cette région, selon des diplomates.
Préférant la diplomatie discrète, le secrétaire général a cependant décliné, ont ajouté ces mêmes sources à l'AFP, en estimant qu'une telle visite pourrait être "contre-productive" et lui aliéner ses relations avec la Russie, pays clé dans le conflit.