Journaliste en danger (JED) "prend acte de la décision du gouvernement congolais de rouvrir deux médias, proches de l'opposition, interdits arbitrairement de fonctionner depuis quelques années" et "demande la réouverture" des sept qui restent encore fermés, écrit cette ONG congolaise dans un communiqué.
Les autorités congolaises avaient autorisé vendredi la reprise des activités de Canal Futur Télévision (CFTV) et Canal Kin Télévision (CKTV) en vue de la décrispation du climat politique, en même temps qu'elles annonçaient la libération de quelques "prisonniers politiques et d'opinion", un des préalables posés par certains opposants congolais pour la "décrispation du climat politique" en RDC avant le début du "dialogue" politique national.
Ce dialogue "inclusif", annoncé par le président congolais Joseph Kabila fin novembre 2015, est censé conduire à des "élections apaisées". L'Union africaine (UA) a désigné l'ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo facilitateur de ce dialogue.
CFTV, fermé en 2011, appartient à l'opposant congolais Vital Kamerhe, tandis que CKTV, fermé en janvier 2015 est une propriété de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, détenu à la Cour Pénal Internationale (CPI) depuis 2008.
JED estime que sept autres médias, Radio Lisanga télévision (RLTV), Radio Liberté Beni, Radio Lubumbashi Jua (RTLJ), Nyota TV, Radio-télévision Mapendo, La voix du Katanga et le journal Congo News, "fermés abusivement par divers services de sécurité (...) doivent également être rouverts".
JED regrette que ces sept médias fermés entre septembre 2012 et mars 2016, "proches de l'opposition, (n'aient) pas bénéficié de la mesure politique gouvernementale" pour des raisons qui lui sont inconnues.
Interrogé par l'AFP, le ministre congolais des Médias Lambert Mende a invité JED à s'adresser au facilitateur de l'UA en cas "d'oubli ou d'omission" de médias.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis 2011 suite à la reconduction du président Joseph Kabila et sa majorité à la tête du pays à l'issue d'élections marquées par des fraudes massives.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat s'achève le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition le soupçonne de chercher à s'accrocher à son poste quitte à reporter la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de cette année. L'organisation de ce scrutin est hautement improbable à cette date.
Avec AFP