Une trêve de 3 heures à Alep insuffisante pour aider ceux qui en ont besoin

Quelques personnes se rassemblent autour des bâtiments en feu après une attaque à la bombe dans la banlieue de Sayyida Zeinab, à Damas, Syrie, 11 juin, 2016.

Une trêve de trois heures, annoncée par la Russie, pour livrer de l'aide humanitaire dans la ville syrienne assiégée d'Alep ne sera pas suffisante pour aider tous ceux qui en ont besoin, a prévenu mercredi le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien.

"Pour réussir à aider tout le monde, vous avez besoin de deux voies de circulation et il faut environ 48 heures pour qu'un nombre suffisant de camions puissent entrer" dans la ville, a dit M. O'Brien.

La Russie, principale alliée du président syrien Bachar al-Assad, a annoncé une pause dans les combats de trois heures quotidiennes à partir de jeudi pour permettre aux convois humanitaires d'entrer dans Alep, tenue par les rebelles et prise dans d'intenses combats.

Dès lundi, les Nations unies réclamaient une trêve humanitaire de 48 heures chaque semaine pour ravitailler les civils pris au piège à Alep (nord de la Syrie), où la France a aussi demandé un cessez-le-feu immédiat.

M. O'Brien a avoué ne pas être au courant de tous les détails de la proposition russe mais a soulevé des problèmes logistiques: il faut par exemple s'assurer que les conducteurs des camions transportant l'aide aient le temps d'entrer dans la ville, de décharger, et de repartir.

"Quand on nous offre trois heures vous êtes en droit de vous demander ce qu'il est possible de faire durant ces trois heures", a souligné M. O'Brien. "Est-ce que c'est suffisant pour remplir tous les besoins, ou seulement une toute partie des besoins ? Clairement, de notre point de vue nous sommes simplement là pour répondre à tous les besoins et il nous faut des capacités suffisantes pour cela".

Environ 200.000 habitants des quartiers rebelles d'Alep sont assiégés depuis le 17 juillet et fréquemment pris pour cibles par l'aviation du régime de Bachar al-Assad et de son allié russe, qui tente de reprendre la ville.

Des bombardements ont par exemple touché ce week-end quatre hôpitaux de campagne et une banque de sang.

Rebelles et régime ont dépêché récemment d'importants renforts en hommes et en armes à Alep et ses environs, en préparation d'une bataille cruciale dont l'issue pourrait constituer un tournant dans la guerre qui dure depuis plus de cinq ans.

Avec AFP