La "libération" de Syrte, dont l'EI avait pris le contrôle en juin 2015, sera annoncée une fois repris plusieurs secteurs encore aux mains des jihadistes, a indiqué à l'AFP le porte-parole du centre de presse des forces du gouvernement d'union nationale (GNA), Reda Issa.
"Le Centre de (conférences de) Ouagadougou est entre nos mains", a indiqué dans un communiqué le centre de presse, en référence à ce complexe qui servait de centre de commandement à l'EI.
L'hôpital Ibn Sina, un établissement adjacent, a également été repris par les forces du GNA qui s'étaient aussi emparées plus tôt du campus universitaire tout proche.
"Au moins 20 cadavres des bandes de Daech (acronyme arabe de l'EI) ont été découverts après les combats d'aujourd'hui" à l'université, a indiqué le centre de presse.
Les jihadistes conservent encore à Syrte "les quartiers résidentiels 1, 2 et 3 ainsi qu'un complexe de villas près de la mer", a dit Reda Issa.
Compte à rebours
Dimanche, les forces du GNA avaient annoncé le début du "compte à rebours" pour donner l'assaut "final" au bastion de l'EI avec le soutien aérien américain.
Les forces du GNA sont entrées le 9 juin à Syrte (450 km à l'est de Tripoli) pour en chasser l'EI mais leur offensive a été ralentie par les snipers, les mines et les voitures piégées des jihadistes.
Pour l'aider dans la bataille, le GNA reçoit depuis le 1er août l'appui de l'aviation américaine, déjà engagée contre les jihadistes en Irak et en Syrie. Selon le centre de commandement américain en Afrique, 29 frappes ont été lancées depuis sur Syrte jusqu'à mardi.
Des responsables américains s'exprimant sous couvert d'anonymat dans le Washington Post ont expliqué que des forces spéciales américaines aidaient également pour la première fois le gouvernement libyen à Syrte.
Selon eux, ces commandos agissent depuis un centre d'opération conjoint installé à la périphérie de Syrte.
Les troupes américaines travaillent de concert avec les Britanniques, aident à coordonner les frappes aériennes et fournissent du renseignement à leurs partenaires, a ajouté le Washington Post.
Le mois dernier, trois militaires français ont péri dans un accident d'hélicoptère en Libye où ils effectuaient une mission de renseignement, confirmant pour la première fois la présence de soldats français dans ce pays.
La presse italienne évoque pour sa part depuis plusieurs mois la présence de quelques dizaines de soldats des forces spéciales italiennes, ce que les autorités démentent régulièrement.
Dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera, le Premier ministre du GNA Fayez al-Sarraj a cependant réaffirmé que son gouvernement n'avait "pas besoin de troupes étrangères sur son sol".
"J'ai demandé seulement l'intervention avec des attaques aériennes américaines qui doivent être très chirurgicales et limitées dans le temps et dans les zones géographiques", a-t-il dit.
Un avion abattu ?
Le centre de presse des forces du GNA a indiqué en outre que le commandement des opérations avait perdu le contact avec l'un de ses avions alors qu'il effectuait une sortie mercredi au-dessus de Syrte.
L'agence Amaq, un organe de propagande du groupe jihadiste, a affirmé que l'EI avait abattu "un avion militaire", dont le pilote a été "tué".
Interrogé sur cette question, M. Issa a indiqué qu'il s'agissait d'un "crash", mais n'a pas été en mesure de fournir des informations sur le sort de l'équipage (un pilote et copilote) ni sur les causes du crash.
Face au chaos dans lequel se trouve la Libye depuis la révolte ayant mis fin au régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le GNA cherche à asseoir son autorité sur l'ensemble du territoire et relancer le secteur pétrolier, vital pour l'économie.
Le GNA a annoncé début août son intention de reprendre les exportations de brut, à l'arrêt depuis plusieurs mois à cause des attaques jihadistes et de divergences politiques.
Ces exportations sont notamment contestées par les autorités parallèles siégeant dans l'est du pays.
Six pays occidentaux, dont les États-Unis, la France et l'Italie, ont exigé, dans une déclaration conjointe transmise mercredi à l'AFP, que le contrôle de toutes les installations pétrolières en Libye revienne "sans réserve ni délai" au GNA.
Avec AFP