Une vingtaine de partisans du mouvement de contestation devant la justice au Maroc

Des proches des leaders du mouvement marocain de la contestation manifestent devant la cour d'appel Casablanca, Maroc, 12 septembre 2017.

Le procès de militants du mouvement de contestation dans le nord du Maroc a repris mardi à la cour d'appel Casablanca, dans une ambiance houleuse.

Après une première audience mi-septembre, une vingtaine de militants et sympathisants du "Hirak", le nom donné localement au mouvement de contestation dans le Rif, devaient être jugés pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'État", "tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage" ou "conspiration contre la sécurité intérieure".

Mais la cour a dans un premier temps choisi d'examiner une autre affaire liée à cette contestation populaire née après la mort d'un vendeur de poissons, broyé accidentellement dans une benne à ordures fin octobre à Al-Hoceïma (nord).

Déjà condamné à un an de prison ferme pour avoir "appelé à prendre part à une manifestation interdite" le 20 juillet à Al-Hoceïma, épicentre de la contestation, le journaliste Hamid El Mahdaoui a ainsi comparu une nouvelle fois mardi pour "manquements à son obligation de porter à la connaissance des autorités une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l'Etat".

Ses avocats ayant dénoncé dans un vacarme général la présence de caméras de télévisions publiques dans la salle d'audience, le procès de celui qui dirige le site d'information Badil a été reporté au 17 octobre.

"Nous avons émis des réserves car les télévisions publiques ne sont pas indépendantes", a expliqué à l'AFP Isaac Charia, un des avocats de la défense, qui soupçonne ces chaînes de vouloir faire un traitement "partial" de l'affaire.

Dans l'après-midi, les 21 accusés du "Hirak", parmi lesquels des figures du mouvement comme Nabil Ahemjik ou Mohamed El Asrihi, attendaient toujours d'être jugés, entassés dans un imposant box vitré.

Tous ont été été arrêtés entre fin mai et juin à Al-Hoceïma et transférés dans une prison de Casablanca.

Aux abords du tribunal, une quarantaine de personnes ont organisé un sit-in pour réclamer leur libération et exprimer leurs inquiétudes sur l'état de santé de ceux des activistes incarcérés qui ont lancé une grève de la faim il y a trois semaines.

"Sauvons la vie des grévistes de la faim", proclamait une banderole. "Liberté aux prisonniers politique!", s'époumonait le petit groupe, devant les portraits des détenus.

La date du procès du leader du mouvement, Nasser Zefzafi, 39 ans, n'a pas encore été annoncée.

Avec AFP