Le procureur d'Abidjan a annoncé vendredi l'arrestation d'une vingtaine de personnes en lien avec la mort d'un étranger qui, selon les autorités, a été déclenchée par une incitation sur les réseaux sociaux.
Un peu plus tôt dans la journée, l'unité chargée de la lutte contre la cybercriminalité en Côte d'Ivoire annonçait sur son compte Facebook qu'elle avait arrêté une femme qu'elle tenait pour responsable de la diffusion de fausses informations qui ont conduit à la mort de la victime.
"Elle reconnait être l’auteur de la vidéo. Mais, affirme ne pas être responsable des troubles car, elle a juste relayé ce qu’elle avait entendu. Cela dit, notre loi réprime autant ceux qui publient des fausses informations, que ceux qui les relaient", lit-on sur la page Facebook de la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC), un partenariat entre la police ivoirienne et l'Autorité de régulation des télécommunications.
Concrètement, la PLCC lui reproche d'avoir animé une émission en direct au cours de laquelle elle indexait la communauté nigérienne. Pour justification, selon les autorités, elle mentionne une vidéo trouvée sur Facebook dans laquelle des Ivoiriens résidant au Niger auraient subi des actes de violence et des sévices corporels de la part des Nigériens.
Une information qui provoque l’indignation et, en guise de représailles, des exactions sont commises contre des ressortissants nigériens à Daloa et "dans plusieurs communes" d’Abidjan. D’autres communautés sont aussi touchées.
Selon la PLCC, la vidéo du direct sur Facebook a été partagée plus de 8.000 fois et accompagnée de commentaires "à caractère xénophobes et d’appels à s’attaquer à l’intégrité physique de la population nigérienne vivant en Côte d’Ivoire".
Vérification faite, la vidéo des aggressions présumées des Ivoiriens au Niger avait en fait été filmée en 2019 au Nigeria. Elle montre des éléments de l'armée nigériane interpellant des personnes affiliées au groupe terroriste Boko Haram.
La femme interpellée pourrait être poursuivie "pour incitation à la violence et au meurtre et diffusion de fausses informations", souligne la PLCC.