Une élue locale assassinée dans le nord-ouest anglophone du Cameroun

Visage de ville morte à Bamenda, où les activités économiques de l’avenue commerciale sont paralysées pendant 5 jours, Cameroun, le 20 mai 2018. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

La maire adjointe de Bamenda, la capitale de la région camerounaise anglophone du Nord-ouest, en proie à un conflit séparatiste, a été enlevée et tuée par des hommes armés, a annoncé lundi soir la radio d’Etat CRTV.

L'élue a été enlevée le 26 octobre à 17h30 dans sa résidence et son corps sans vie a été découvert "baignant dans son sang (....) aux premières heures ce lundi matin", a indiqué la radio en citant un communiqué du préfet local.

Ses enfants étaient présents au moment de l'enlèvement, selon le responsable d’une organisation locale de défense des droits humains contacté par l’AFP.

C'est à Bamenda qu'un journaliste de langue anglaise, Atia Tilarious Azonhwi, avait été enlevé vendredi dernier, sans que sa trace ait été retrouvée depuis.

La ville est régulièrement le théâtre de kidnappings et de meurtres depuis le déclenchement de violences séparatistes en 2016.

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Les attaques des séparatistes visant des civils sont monnaie courante dans cette région et dans celle du Sud-Ouest, principalement peuplées par la minorité anglophone de l'ancienne colonie française d'Afrique centrale, majoritairement francophone.

Les séparatistes y tuent ou kidnappent régulièrement des fonctionnaires, dont des enseignants, ou des élus, qu'ils accusent de "collaborer" avec le pouvoir central de Yaoundé.

L'armée ou la police sont quant à elles accusées de se livrer à des expéditions punitives contre ceux qu'elles accusent de sympathiser avec les séparatistes.

Le conflit a éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige sans partage le Cameroun depuis bientôt 42 ans, a fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d'anglophones des deux régions qui s'estimaient marginalisées par le pouvoir central.

Au moins 6.000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes depuis le début du conflit, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW).