Une dispute meurtrière entre deux jeunes a dégénéré en violences tribales près de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, entraînant une intervention de la police dont six membres ont été blessés.
L'affaire a éclaté jeudi lorsque deux jeunes hommes se sont disputés dans un souk de Bir El Hafey, près de Sidi Bouzid, l'un poignardant l'autre mortellement, ont indiqué des sources de sécurité à l'AFP.
Les deux jeunes appartenant à deux tribus différentes, le conflit a dégénéré et des proches de la famille de la victime ont incendié trois maisons appartenant à des membres de la tribu de l'auteur du crime, ont-elles ajouté.
Les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de jeudi à vendredi et ont fait usage de gaz lacrymogène, ce à quoi les protestataires ont riposté par des jets de cocktails molotov, toujours selon ces sources.
Quatre policiers ont été victimes de brûlures. L'un d'eux, atteint au troisième degré, a été transporté à l'hôpital des grands brûlés à Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Deux autres policiers ont été blessés par des jets de projectiles et de pierres, et un véhicule de police a été incendié, selon le ministère.
Contacté par l'AFP, le gouverneur de Sidi Bouzid Mourad Mahjoubi n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet, se contentant de qualifier les évènements d'"histoire banale".
Depuis la révolution de 2011, de telles violences entre factions tribales sont sporadiquement recensées, suite à des rixes ou à des conflits fonciers. Un couvre-feu a parfois dû être décrété dans certaines villes.
Le 10 juin, 78 personnes ont ainsi été blessées, dont une grièvement, lors d'affrontements entre deux tribus à Kébili (sud) en raison d'un différend foncier.
Avec AFP