Plus de 75 000 pages d’un rapport secret américain sur la guerre en Afghanistan ont été publiées, dimanche, sur le site Internet WikiLeaks, a annoncé le fondateur du site, Julian Assange. Ces documents couvrent la période allant de janvier 2004 à décembre 2009. Ils fournissent de nombreux détails, notamment sur les victimes collatérales des opérations contre les insurgés. Aucun document n’a un grand impact en lui-même, mais vu dans son ensemble, le rapport est saisissant, a expliqué Assange à Londres.
« C’est une histoire, c’est une énorme compilation de matériel, qui affectera de nombreuses personnes de nombreuses manières », a-t-il souligné.
La Maison-Blanche, la Grande-Bretagne et le Pakistan ont condamné la publication, dimanche, par le site Internet, de ces documents classés secrets. Cet acte met en danger les vies des Américains et de leurs partenaires, a souligné le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, James Jones.
Pour sa part, le gouvernement afghan se dit choqué, mais soutient que les documents ne révèlent rien de nouveau.
Le fondateur de WikiLeaks dit qu’il ne pense pas que ces documents divulguent des informations sensibles sur les mouvements des troupes ou la tactique.
« Nous n’avons aucune raison de douter de la crédibilité de ces documents. Nous devons dire ce qu’ils n’incluent pas : ils n’incluent pas de rapports top secret, de rapports de la CIA ou d’autres partenaires de la coalition. Toutefois, ils portent sur la majorité des activités ordinaires de l’armée américaine », a déclaré Julian Assange.
Citant l’exemple d’un tir de missiles ayant tuant sept enfants dans une maison, Assange a dit qu’il y a matière à enquête sur de possibles crimes de guerre en Afghanistan, mais qu’il reviendra à la justice de l’établir. Il a annoncé que son organisation examine quelques 15 000 autres pages de documents avant publication.
Toutefois, Julian Assange offre conseil à ceux qui consultent ces documents en ligne. « Comme avec toutes les sources, il faut faire preuve de bon sens, ce qui ne veut pas dire que vous devez fermer les yeux », a-t-il averti.