Le déficit budgétaire américain devrait atteindre le record de 1500 milliards de dollars cette année, le plus important dans l'histoire des Etats-Unis, alors que l’administration Obama, s’efforce de s’attaquer au problème
La faiblesse de la reprise économique ainsi que les allégements fiscaux adoptés récemment par l’administration Obama sous l’impulsion des parlementaires républicains contribueront à porter le déficit du budget fédéral à près de 1.500 milliards de dollars cette année, a expliqué le Bureau du budget du Congrès (CBO), mercredi.
Il s'agit de « l'écart budgétaire le plus grand dans l'histoire des Etats-Unis et l'un des plus importants, en termes de produit intérieur brut depuis la seconde guerre mondiale », ajoute le CBO.
En termes concrets, 40% de chaque dollar dépensé par le gouvernement fédéral sera emprunté, et il faudra rapidement relever le plafond de la dette, que le Congrès avait arrêté à 1.430 milliards de dollars.
Si dans son discours sur l’Etat de l’Union, le président Barack Obama a appelé les membres des deux partis à œuvrer de concert pour aller de l’avant et assainir le budget, moins de 48 plus tard, la discorde a repris ses droits entre démocrates et républicains.
« Les républicains estiment que le budget fédéral est une piñata. Ils pensent que vous mettez un bandeau sur les yeux et tapez, même si des dépenses inutiles en résultent. C’est un point de vue à court terme en ce qui concerne le budget », a déclaré le démocrate Richard Durbin.
De leur coté, les républicains ne sont pas plus charitables. « D’ici à 2020, nous paierons, chaque année, plus de 1000 milliards de dollars en intérêts sur la dette. Ce n’est pas soutenable. Il est essentiel d’adopter un amendement sur un budget équilibré. Voter des coupes dans le budget est difficile. Il est beaucoup plus facile d’être réélu en dépensant qu’en procédant à des votes difficiles sur les réductions budgétaires », a expliqué le sénateur républicain John Ensign.
Coté démocrate, on rétorque que si les républicains étaient sérieux, ils devraient arrêter leurs efforts en faveur de l’allègement de la fiscalité pour les couches les plus aisées de la société. Une fiscalité excessive étouffe facilement la liberté d’entreprise, soutiennent, de leur côté, les républicains qui dénoncent également le projet du président Obama de geler les dépenses publiques sur cinq ans. Cela maintiendrait le budget aux niveaux adoptés durant les deux premières années de son administration, un niveau jugé trop élevé.