USA : la croissance au plus bas en trois ans pour le début de l'ère Trump

La bourse de New York le 20 avril 2016.

La croissance économique des Etats-Unis s'est affaissée au premier trimestre pour atteindre son rythme le plus faible en trois ans, freiné par des consommateurs frileux, a indiqué le département du Commerce vendredi.

De janvier à mars, pour le premier trimestre de l'administration Trump, le Produit intérieur brut (PIB) de la première économie mondiale n'a augmenté que de 0,7% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, selon la première estimation du ministère.

Les analystes s'attendaient à ce que la croissance marque le pas mais dans une moindre mesure. Ils prévoyaient une expansion de 1,1%, après 2,1% au dernier trimestre 2016.

Au cours des premiers mois du mandat de Donald Trump, un écart s'est creusé entre les enquêtes de conjoncture et du moral des ménages très optimistes d'une part, et des indicateurs plus mitigés d'autre part.

Deux facteurs majeurs ont drastiquement freiné l'expansion américaine au premier trimestre : le tassement de la consommation et le moindre investissement dans les stocks.

L'écroulement de la croissance des dépenses de consommation, qui n'ont avancé que de 0,3% contre +3,5% au dernier trimestre 2016, constitue une mauvaise surprise. C'est leur plus médiocre progression depuis le dernier trimestre de 2009 alors que le pays sortait d'une récession. Les Américains ont notamment acheté moins de voitures et de biens durables.

Les dépenses de consommation, qui sont traditionnellement la locomotive de l'économie américaine et pèsent pour deux tiers du PIB, n'ont compté que pour 0,23 point dans la croissance au premier trimestre, le score le plus modeste en plus de sept ans.

Autre facteur de taille qui a provoqué cet essoufflement de l'expansion, les industriels ont choisi de puiser dans leurs stocks plutôt que de les reconstituer. Ce manque d'investissements a coûté presque un point à la croissance.

Dernier point noir, les dépenses du gouvernement sont passées dans le rouge pour se replier de 1,7%, leur plus forte baisse depuis un an.

Ces mauvaises performances ont été compensées par de bonnes nouvelles du côté du commerce extérieur où les exportations sont reparties à la hausse (+5,8%) tandis que la croissance des importations s'est affaiblie.

Le marché immobilier, qui connaît une hausse de prix soutenue depuis des mois, est passé à une croissance à deux chiffres (+13,7% pour l'investissement résidentiel).

L'investissement des entreprises aussi s'est bien comporté, affichant sa meilleure progression en trois ans (+9,4%). Ces progrès ont été tirés par les industries minières et pétrolières, soutenues par les mesures de l'administration Trump. Le ministère a précisé que leurs investissements s'étaient multipliés par quatre au premier trimestre.

La première estimation de la croissance est souvent l'objet de fortes révisions et le premier trimestre hivernal a affiché de façon récurrente des performances décevantes pour l'économie américaine ces dernières années. Le département du Commerce publiera une deuxième estimation le 26 mai.

Avec AFP