Le directeur de campagne de Donald Trump avait vigoureusement démenti les faits qui lui sont reprochés mais que semble confirmer une nouvelle vidéo de surveillance.
L'entourage du favori des primaires présidentielles républicaines conteste l'emploi du mot "arrestation", ce qui pourrait s'expliquer par le fait qu'il s'est présenté de lui-même au commissariat selon le Palm Beach Post. Mais il a confirmé l'inculpation, tout en clamant l'innocence du plus proche conseiller du milliardaire américain.
Le chef d'inculpation correspond à un délit mineur: une "voie de fait" ou atteinte à l'intégrité physique d'une personne. Corey Lewandowski est accusé d'avoir "intentionnellement touché Michelle Fields (...) contre le gré de Michelle Fields", la journaliste.
"M. Lewandowski a reçu une assignation à comparaître et on lui a donné une date au tribunal. Il n'a pas été arrêté. M. Lewandowski est absolument innocent de ce chef (d'accusation). Il plaidera non coupable et a hâte de se défendre au tribunal. Il est absolument sûr d'être exonéré", a indiqué l'équipe de Donald Trump dans un communiqué officiel.
"Ouah, Corey Lewandowski, mon directeur de campagne, un homme très respectable, vient d'être inculpé pour agression d'une journaliste. Regardez les vidéos-il n'y a rien!" a aussi écrit sur Twitter Donald Trump.
Il a ensuite accusé la journaliste de l'avoir agrippé lui-même. "Puis-je porter plainte?" a-t-il écrit.
L'altercation remonte au 8 mars, à l'issue d'une conférence de presse de Donald Trump à Jupiter, dans son club de golf.
Michelle Fields, alors journaliste pour le site conservateur Breitbart, suivait Donald Trump pour lui poser une question. Le candidat se dirigeait vers l'arrière de la salle quand elle dit avoir été violemment tirée par l'avant-bras par Corey Lewandowski, une scène dont fut témoin un journaliste du Washington Post.
Violences récurrentes
Michelle Fields, qui a depuis démissionné de Breitbart car le site ne soutenait pas sa version des faits, avait photographié et publié sur Twitter des bleus sur son avant-bras gauche comme preuve, mais Corey Lewandowski avait nié la moindre altercation. Les vidéos partielles et l'enregistrement audio de l'incident n'avaient jusqu'à aujourd'hui pas permis de confirmer avec certitude les accusations.
"Vous êtes totalement délirante. Je ne vous ai jamais touchée. En fait, je ne vous ai même jamais rencontrée", avait écrit Corey Lewandowski sur Twitter le 11 mars, le jour où la journaliste avait porté plainte.
Donald Trump avait également défendu son directeur de campagne. "Elle a peut-être tout inventé", avait-il déclaré sur CNN deux jours après.
Mais une vidéo de surveillance rendue publique par la police mardi semble confirmer la version de la journaliste. On y voit Corey Lewandowski tendre le bras et agripper Michelle Fields, qui se retrouve à quelques mètres derrière Donald Trump.
Le 19 mars, Corey Lewandowski avait aussi été filmé en train de tirer un jeune manifestant en arrière par le col, sans apparemment le blesser, lors d'un meeting à Tucson, dans l'Arizona.
"Je dois lui reconnaître qu'il est plein d'entrain", avait alors justifié Donald Trump.
Ces incidents s'ajoutent à de nombreux heurts et violences dans les réunions publiques de Donald Trump, qui refuse systématiquement de les condamner et rejette la faute sur des "agitateurs professionnels".
Donald Trump traîne aussi une réputation de coups bas et de sexisme. La semaine dernière, il a ainsi directement menacé l'épouse de Ted Cruz, Heidi, dont il a retweeté une photo grimaçante à côté de sa femme Melania, ancien mannequin.
Le refus de Donald Trump d'appeler au calme parmi ses partisans lui avait attiré les foudres non seulement des démocrates mais aussi de ses rivaux républicains, le sénateur Ted Cruz et le gouverneur John Kasich.
"C'est la conséquence de la culture de la campagne de Trump", a réagi Ted Cruz mardi auprès de journalistes, dénonçant une campagne "fondée sur les insultes et les attaques personnelles, et désormais la violence physique".
Après plus d'une semaine de pause, Donald Trump organise un meeting à Janesville, dans le Wisconsin, mardi à 16H00 (21H00 GMT).
Avec AFP