Etudiants et professeurs vent debout contre Bannon à l'université de Chicago

Steven Bannon, le 25 septembre 2017 à Fairhope, Alabama (AP Photo/Brynn Anderson).

Etudiants et professeurs de la prestigieuse université de Chicago étaient mobilisés vendredi contre l'invitation faite à Steven Bannon, sulfureux ex-conseiller de Donald Trump, de venir participer à un débat sur l'immigration et la mondialisation.

Dans une lettre ouverte, 44 professeurs de l'université appellent au retrait de l'invitation faite à l'ancien stratège de la campagne Trump et haut conseiller à la Maison Blanche, rappelant qu'il était également jusqu'à "encore très récemment dirigeant du groupe médiatique Breitbart, épousant les facettes les plus détestables de la mouvance +alt-right+", la droite dure américaine.

Des centaines d'étudiants avaient déjà manifesté jeudi aux cris de "Arrêtez d'inviter des fascistes ici", selon le journal de l'université, le Chicago Maroon, qui a le premier révélé que Steve Bannon avait été invité.


C'est un professeur d'administration des entreprises, Luigi Zingales qui a invité M. Bannon à débattre avant d'annoncer que ce dernier avait accepté, sans toutefois fixer de date.

Bien qu'il ne partage pas les opinions de M. Bannon, grand partisan de l'agenda nationaliste et protectionniste incarné par le désormais célèbre mot d'ordre de Donald Trump, "l'Amérique d'abord", M. Zingales a expliqué sur Facebook qu'il était important d'entendre sa voix.

"Je peux difficilement penser à un sujet plus important dans le monde pour les nouveaux citoyens et dirigeants d'entreprises que le rejet de la mondialisation et de l'immigration que l'on observe non seulement aux Etats-Unis mais dans tout le monde occidental", écrit-il. "M. Bannon a fini par interpréter et représenter ce rejet en Amérique".

Mais les enseignants opposés à la venue de M. Bannon, héraut auto-proclamé de l'anti-establishment, estiment que cette invitation risque de légitimer des idées qui "ne relèvent ni d'un discours raisonnable ni d'une recherche rigoureuse intellectuelle basée sur des faits".

Affichant son "engagement en faveur de la liberté d'expression", l'université de Chicago affirme dans un communiqué soutenir aussi bien le droit de Luigi Zingales d'inviter Steve Bannon que celui de ses opposants à manifester.

Avec AFP