Le suspect de 30 ans a expliqué après son arrestation qu'il "prête allégeance à l'Etat islamique, suit Allah et que c'est la raison pour laquelle il a été conduit à faire ça", a déclaré un porte-parole de la police, le capitaine James Clarke, dans une conférence de presse.
Le suspect a "confessé" avoir commis cette agression et indiqué avoir agi "au nom de l'islam", a précisé le chef de la police de Philadelphie Richard Ross, ajoutant qu'il avait tiré "au moins à 11 reprises de très près" en direction du policier.
"Il pense que la police défend des lois qui sont contraires aux enseignements du Coran", a expliqué le chef de la police.
Les blessures du policier, Jesse Hartnett, 33 ans, sont "très graves", a ajouté Richard Ross. "Je suis absolument impressionné qu'il soit toujours avec nous".
Il a aussi précisé que l'arme utilisée était une arme de la police, volée en octobre 2013. La police ignore comment le tireur se l'est procurée.
L'attaque a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, à un carrefour, un peu avant minuit. Jesse Hartnett circulait dans sa voiture de police quand il a été attaqué.
Le tireur, qui était à pied, a commencé à tirer sur la voiture, s'en rapprochant progressivement tout en continuant à tirer.
"Cet homme a essayé d'exécuter le policier", avait déclaré le chef de la police tout de suite après l'attaque, dans une première conférence de presse. "Le policier ne savait pas qu'il approchait. C'est incroyable qu'il ait survécu", avait-il ajouté, précisant que Jesse Hartnett avait eu le bras gauche cassé, atteint par trois balles.
- Le maire contre l'amalgame -
La police a montré des images de caméras de surveillance où l'on voit le suspect, portant une longue robe blanche au-dessus de ses vêtements, tirer en se rapprochant de plus en plus de la voiture, jusqu'au moment où il tire de l'intérieur du véhicule, par la fenêtre ouverte.
Des images montrent ensuite le policier ayant réussi à sortir de sa voiture. Il a riposté, blessant son agresseur.
Peu avant, il avait donné l'alerte. "On m'a tiré dessus, je saigne énormément", avait-il affirmé par liaison radio.
Le maire de Philadelphie, Jim Kenney, a salué son courage et mis en garde contre tout amalgame.
"C'est affreux, c'est terrible, mais cela ne représente d'aucune façon la religion (musulmane)", a déclaré M. Kenney. "C'est un criminel, avec une arme volée. Cela n'a rien à voir avec le fait d'être musulman", a-t-il insisté.
Cette attaque risque d'accroître encore l'inquiétude d'attaques par des "loups solitaires" se réclamant de l'EI aux Etats-Unis. Cette peur a été renforcée le mois dernier par l'attaque de San Bernardino en Californie, où un couple de musulmans radicalisés avait tué 14 personnes.
Vendredi, les autorités ont également annoncé les arrestations de deux hommes soupçonnés de liens avec le groupe djihadiste, l'un au Texas (sud) et l'autre en Californie (ouest). L'un d'eux, Aws Mohammed Younis al-Jayab, était arrivé de Syrie en tant que réfugié en 2012. Il est accusé d'y être retourné l'année suivante, combattre avec des groupes extrémistes.
Récemment, un homme de 25 ans a également été arrêté à Rochester (nord de l'Etat de New York), accusé d'avoir voulu commettre un attentat au nom de l'EI dans un bar-restaurant de la ville pour le 31 décembre.
Le directeur du FBI James Comey avait estimé l'an dernier que quelque 200 Américains s'étaient rendus en Syrie pour y rejoindre les rangs de l'EI. Une poignée d'autres ont été arrêtés alors qu'ils essayaient de s'y rendre.
Avec AFP