Après avoir vendu aux enchères ces 1.000 vaches, qui, selon lui, étaient entrées illégalement sur son territoire, le gouvernement tanzanien a par la suite brûlé des poussins introduits illégalement en Tanzanie en provenance du Kenya voisin.
Le Kenya a officiellement protesté à la suite de cette mesure, dénonçant notamment une certaine "hostilité".
Mais les autorités kényanes sont allées plus loin, selon un communiqué du ministère tanzanien des Affaires étrangères rendu public dimanche soir.
"A la suite de la vente aux enchères de ces vaches et de la destruction par le feu des poussins, le gouvernement du Kenya a convoqué notre ambassadeur en poste à Nairobi pour lui demander des explications", indique ce communiqué, sans plus de précisions sur la date de la convocation.
La Tanzanie "voudrait rappeler à l'opinion que, de façon générale, l'entrée dans le pays de bétail et de produits d'élevage est régie par les lois nationales, les accords régionaux et internationaux", cela en vue notamment de lutter contre la propagation des épizooties, poursuit le ministère tanzanien.
Se défendant de viser uniquement le Kenya, le texte affirme que tous les pays voisins avaient été priés par voie diplomatique de dire aux éleveurs concernés d'entrer en contact avec les autorités tanzaniennes pour régler le différend créé par l'entrée illégale de leurs vaches.
"Beaucoup (de ces éleveurs) l'ont fait et ont pu rapatrier leur bétail mais il y en a qui ont refusé", poursuit le communiqué, soulignant que "cela ne devrait en aucun cas être source d'un incident diplomatique, à moins que quelqu'un ne décide avec mauvaise volonté d'en créer un".
Le Kenya et la Tanzanie sont membres, avec l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et le Soudan du Sud, de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), une organisation sous-régionale au sein de laquelle des rivalités, notamment économiques, ne manquent pas.
Alors que l'Ouganda, sans accès à la mer, avait dans un premier temps pensé à un tracé kényan pour l'exportation du pétrole découvert récemment dans son sous-sol, il a finalement décidé de faire passer son futur oléoduc par la Tanzanie.
Le Kenya soupçonne depuis la Tanzanie de nuire à ses intérêts au sein de l'EAC.
Avec AFP