Valence pour sauver Mourinho et Manchester United

Jose Mourinho et son staff lors d'un match contre Watford en Premier League, Angleterre, le 13 mai 2018

Vestiaire au bord du gouffre, pire départ en championnat depuis 1989, bisbilles avec Paul Pogba et Alexis Sanchez, José Mourinho a besoin d'inspirer une réaction à son Manchester United mardi en Ligue des champions contre Valence... ou il se dirige vers la porte.

Sur le papier, et après la victoire à Berne lors de la première journée, un mauvais résultat contre les Espagnols ne serait pas catastrophique. Mais, après les récentes pitoyables sorties, il pourrait rendre intenable la position de Mourinho.

Laminés sur la pelouse de West Ham samedi en Premier League (3-1), quelques jours après avoir été éliminé de la Coupe de la Ligue par Derby, pensionnaire de D2, le club est en pleine crise.

Il y a d'abord le cas Pogba, en pleine dispute avec son manager, et très loin de son niveau contre les "Hammers" après une semaine marquée par la confrontation avec "Mou" à l'entraînement et le retrait du statut de vice-capitaine.

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Sur fond de rumeur de départ vers Barcelone, le champion du monde s'était plaint de la mentalité des "Red Devils" après le match nul contre Wolverhampton (1-1). Ils devraient "attaquer, attaquer, attaquer", avait réclamé la "Pioche", semblant critiquer Mourinho, partisan d'une approche bien plus précautionneuse.

Il y a aussi le cas Alexis Sanchez, à la peine depuis son arrivée en janvier 2018.

Selon plusieurs médias, Mourinho s'en est pris publiquement au Chilien lors d'une réunion lundi dernier. Samedi, le plus gros salaire de l'effectif était dans les tribunes. Même pas remplaçant.

Mais, manifestement, le discours agressif ne passe plus. Samedi, les Mancuniens ont peut-être offert leur pire performance de la saison.

Sorti à la 70e minute, Pogba n'a pas souhaité s'exprimer après le match, lançant aux médias un "Vous voulez ma mort?" avant de monter dans le bus. Une sortie interprétée par la presse comme une provocation à l'encontre d'un Mourinho qui a perdu son vestiaire.

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"Les joueurs ont-ils arrêté d'essayer pour Mourinho?", se demande ainsi le Times lundi, pointant une statistique: des 16 équipes ayant joué samedi, Manchester United est la formation qui a le moins couru... et de loin! La passivité mancunienne s'est vue, avec 59 sprints, à des années-lumières de Liverpool (154), Huddersfield (125), Arsenal (122) ou encore Chelsea (119)...

"Si vous voulez la vérité, je trouve que c'était vraiment horrible", a regretté le latéral Luke Shaw. "Ce n'est pas suffisant de la part d'une équipe comme Manchester United, avec tout le talent que nous avons."

- "C'est criminel" -

Personne ne le contredira, surtout pas les anciennes légendes du club, affligées par le naufrage et qui réclament une réaction ou un départ de Mourinho....

"En tant que joueur, une partie de votre ADN est de travailler dur. Je n'ai pas vu ça", regrette Rio Ferninand. "C'est criminel. (...) Pour l'instant, il ne semble pas y avoir de solidarité: il y a des mini guerres à l'intérieur de l'équipe."

"C'est très grave", abonde Paul Scholes. "L'attitude n'est tout simplement pas là: la faim et le désir ne sont pas là. Je me demande si la qualité est là. Ces joueurs sont-ils vraiment assez bons? Mais peut-être que ça vient d'au-dessus Mourinho."

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Une idée partagée par Gary Neville, pointant du doigt le directeur du club Ed Woodward, à qui beaucoup de fans reprochent son manque de vision et de connaissances footballistiques: "Ce n'est pas le manager, c'est le manque de leadership au-dessus de lui. (Les dirigeants) s'agitent partout sans aucun plan."

Alors, bientôt éjecté Mourinho? Les bookmakers ont sont convaincus. "Les cotes pour un départ de Mourinho baissent et je suis sûr que ce ne sera pas long avant que cela ne devienne une certitude", estime ainsi un porte-parole de l'un des plus gros acteurs de l'industrie, William Hill.

En attendant, la piste Zinédine Zidane, capable de gérer les égos comme personne, agite la presse anglaise. Il prend déjà des cours d'anglais, croit-elle savoir...


Avec AFP