"Nous prenons acte des discussions en Norvège. Comme nous l'avons indiqué à plusieurs reprises, les Etats-Unis estiment que la seule chose à négocier avec Nicolas Maduro sont les conditions de son départ", a déclaré Morgan Ortagus, la porte-parole du département d'Etat.
Ces pourparlers sous les auspices de la Norvège rassemblent des proches du dirigeant socialiste et des représentants de Juan Guaido, le président autoproclamé depuis janvier, qui est soutenu par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis.
Les discussions ont duré jusque tard dans la nuit lundi et devraient s'achever mercredi, une date susceptible d'évoluer, selon des sources proches du processus de médiation. Rien n'a filtré sur leur contenu ni leur forme.
Lire aussi : Les Etats-Unis boycottent la Conférence du désarmement présidée par le VenezuelaPuisque "les précédents efforts de négociation ont échoué parce que le régime les a utilisés pour diviser l'opposition et gagner du temps, nous espérons que les discussions à Oslo vont se focaliser sur le départ de Maduro comme condition préalable à toute avancée", a poursuivi la porte-parole de la diplomatie américaine.
- Fermeté -
Le gouvernement de Donald Trump souhaite voir Nicolas Maduro, dont le pays est plongé dans une grave crise économique, quitter la présidence.
"Le peuple vénézuélien est uni dans le soutien d'une cause commune: mettre fin à l'usurpation (du pouvoir) de Maduro, un gouvernement de transition et des élections libres et justes", a tweeté lundi John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.
Mais à l'ouverture des pourparlers entre les deux camps en Norvège, ces commentaires, mardi, de la diplomatie américaine sonnent comme un nouveau rappel à l'ordre: Washington a un objectif majeur au Venezuela, voir Juan Guaido siéger à la place de Nicolas Maduro.
Lire aussi : L'armée russe aide le Venezuela "face aux menaces" américainesAutre manière de faire montre de fermeté, l'ambassadeur américain pour le désarmement a claqué la porte mardi de la réunion de la Conférence du désarmement de l'ONU à Genève dont la présidence tournante est revenue au Venezuela, qualifiant ce pays d'"Etat hors la loi".
Au début du discours de l'ambassadeur vénézuélien Jorge Valero, Robert Wood s'est levé immédiatement de son siège.
"Ce qui se passe actuellement ici est une diatribe de propagande", a-t-il assuré aux journalistes, après avoir quitté la salle.
"Quel que soit le sujet discuté là-dedans, quelles que soient les décisions prises, cela n'aura aucune légitimité parce que c'est un régime illégitime qui préside cet organe", a-t-il ajouté en référence au gouvernement socialiste du président Maduro.
- Maduro toujours en place -
Partisan indéfectible de l'opposant Guaido, Washington tente de pousser, depuis janvier, le dirigeant socialiste vers la sortie à coups de sanctions économiques, isolement diplomatique et menace militaire. Sans succès jusqu'ici.
Donald Trump, d'ordinaire plutôt hostile aux politiques destinées à provoquer des changements de régime, s'est laissé convaincre par certains faucons de son administration - à l'instar de John Bolton - de faire une exception avec le Venezuela.
Dans ce pays d'Amérique du Sud, plongé dans la crise économique et politique la plus grave de son histoire récente, la situation est toujours très tendue mais les deux camps ont accepté de négocier, sous l'égide de la Norvège, pays rompu aux tractations diplomatiques.
"Nous employons notre meilleure bonne foi (...) pour trouver, sur la base de l'ordre du jour intégral sur lequel les parties se sont mises d'accord, des solutions démocratiques, pacifiques, de coexistence nationale, aux contradictions et au conflit vénézuélien", a déclaré Nicolas Maduro dans une allocution télévisée.
La médiation norvégienne est impopulaire dans les rangs de l'opposition, Juan Guaido ayant initialement affirmé que tout dialogue devrait déboucher sur le départ de M. Maduro et sur de nouvelles élections.
"Ceux qui ne comprennent pas que nous devons jouer sur tous les tableaux, que nous devons avoir une présence active partout (...) coopèrent avec l'autre partie", a voulu se justifier dimanche M. Guaido.
Avec AFP