Les députés boycotteront "tous les travaux liés à la nouvelle Constitution" au Parlement, et ce "jusqu'à la date du 30 avril 2018, date retenue pour le vote de cette loi", a déclaré lundi à l'AFP Ahmat Saleh Rakhis, député de l'opposition et 6ème vice-président de l'Assemblée.
Les 33 députés de l'opposition - sur un Parlement composé de 170 députés - dénoncent l'adoption de la nouvelle Constitution par voie parlementaire et réclament une adoption par référendum.
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"Au lieu de passer par la voie référendaire, on prend un raccourci pour faire voter cela par les députés", a ajouté M. Rakhis.
Après son adoption par le gouvernement début avril, le projet de loi constitutionnel a été renvoyé à l'Assemblée nationale, où un comité technique a été mis en place lundi pour l'examiner avant son vote fin avril.
Ce projet de nouvelle Constitution, qui met en place un "régime présidentiel", est issu des résolutions d'un forum sur les réformes institutionnelles rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars et boycotté par l'opposition.
Ce prochain passage à un "régime présidentiel intégral", pilier d'une nouvelle 4e République, va renforcer les pouvoirs du président du Tchad dirigé depuis 1990 par Idriss Déby Itno.
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L'opposition tchadienne a dénoncé ce changement de Constitution, arguant que si "quelques apparences restaient, maintenant c'est un pouvoir sans partage", selon Saleh Kebzabo, arrivé deuxième à la présidentielle de 2016
Idriss Déby, âgé de 65 ans, en est à son cinquième mandat, qui s'achèvera le 21 août 2021.
Selon la nouvelle Constitution -si elle est adoptée conformément aux résolutions issues du forum- Idriss Déby pourrait se représenter en 2021 et pourrait alors théoriquement effectuer deux autres mandats de six ans, jusqu'en 2033.
Des élections législatives doivent se tenir en novembre au Tchad. Ce scrutin a été repoussé à plusieurs reprises, le mandat des députés actuels s'étant terminé en juin 2015 avant d'être prolongé par loi constitutionnelle.
Avec AFP