"Des violences intercommunautaires, qui seraient dûes à la propagation de rumeurs, ont causé plusieurs morts mais le bilan est incertain pour le moment", a indiqué à l'AFP Vladimir Monteiro, porte-parole de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca).
Dans un communiqué mardi, MSF a indiqué avoir pris en charge "six blessés dans la nuit (de lundi à mardi), dont un a malheureusement succombé à ses blessures".
"Deux patients ont quitté (l'hôpital) ce matin contre avis médical, car ils ne se sentaient pas en sécurité. C’est inacceptable! L’hôpital est un lieu de soins pour tous et il doit le rester", a noté dans le communiqué Dismas Vuningoma, coordinateur de MSF à Bambari, qui a indiqué vouloir "faire respecter la neutralité de l’hôpital".
Les rues de Bambari sont actuellement vidées de leurs habitants, et les personnels d'ONG sont reclus chez eux, selon des humanitaires sur place.
Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, à cheval entre plusieurs zones d’influences de groupes armés, jouissait jusqu'à lors d'un calme relatif depuis l’intervention de la Minusca début 2017 pour en déloger les groupes armés en ville.
Depuis, l'ONU avait fait de Bambari la vitrine de son intervention en Centrafrique, arguant que la ville était "sans arme ni groupe armé". Des initiatives intercommunautaires y ont vu le jour ces derniers mois.
Réveillant le spectre des violences de 2013 qui avaient fait des milliers de morts, la Centrafrique est de nouveau en proie à des tensions intercommunautaires après des violences dans sa capitale Bangui en avril, qui ont fait plusieurs dizaines de morts.
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Dimanche, des Mirage 2000-D français ont effectué un survol dissuasif à Kaga-Bandoro (nord-est), où sont regroupés des groupes armés pro-musulmans depuis plusieurs semaines.
Début mai, la Minusca a indiqué avoir neutralisé une colonne de pick-up du groupe armé Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, leader de l'ancienne coalition promusulmane de la Séléka qui avait pris le contrôle de Bangui en 2013) dans le centre de la Centrafrique, sur la route entre Kaga-Bandoro et Bangui.
En Centrafrique, l'Etat ne contrôle qu'une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l'or et le bétail.
Avec AFP