Visite très politique du ministre belge des Affaires étrangères en RDC

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, lors d'une réunion au Conseil de l'Union européenne, à Bruxelles, le 14 novembre 2016.

Bruxelles a annoncé dimanche que le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, se rendrait lundi à Kinshasa, une visite qui s'annonce très politique en raison de la crise en République démocratique du Congo, pays qui entretient des relations houleuses avec son ex-puissance coloniale.

Officiellement, M. Reynders se rend à Kinshasa lundi pour inaugurer la nouvelle ambassade de Belgique et des Pays-Bas, vaste bâtiment situé autour d'un atrium sur un grand boulevard du centre-ville, a indiqué l'ambassade de Belgique dans un communiqué.

M. Reynders devrait tenir une conférence de presse avant de partir le soir même pour le sommet Europe-Afrique d'Abidjan. On ignore s'il rencontrera des responsables congolais.

La visite de M. Reynders a déjà suscité des mises en garde dans la presse propouvoir, qui l'accuse d'être proche de l'opposition réclamant le départ du président Joseph Kabila, et qui aurait préféré la présence du Premier ministre belge, Charles Michel.

M. Reynders arrive en RDC alors que les autorités de Kinshasa viennent d'interdire des marches du pouvoir et de l'opposition prévues dans la semaine pour ou contre le calendrier électoral.

L'opposition a affirmé qu'elle maintenait sa manifestation jeudi contre le calendrier électoral qui prévoit des élections le 23 décembre 2018 et pour une "transition sans Kabila" dès le 1er janvier. L'Union européenne, dont la Belgique est membre, s'est dite "préoccupée" par les restrictions apportées aux libertés d'expression et de réunion en RDC.

Le ministre belge arrive également en RDC en pleine polémique sur la révision électorale, qui doit être adoptée le 30 novembre et promulguée le 15 décembre, première étape du calendrier électoral présenté le 5 novembre.

L'introduction d'un "seuil de représentativité", qui empêcherait les petits partis d'envoyer des députés à l'Assemblée nationale, fait débat jusqu'au sein du parti majoritaire PPRD, selon un enregistrement révélé par l'hebdomadaire Jeune Afrique.

Avec AFP