Vives condamnations après l'essai nucléaire nord-coréen, Trump mène la charge

Les télévisions sud-coréennes couvre l'essai nucléaire à Séoul, le 3 septembre 2017.

En revendiquant dimanche l'essai réussi d'une bombe à hydrogène, la Corée du Nord s'est attirée de vives condamnations de la communauté internationale, le président américain Donald Trump menant la charge en dénonçant des actions "très hostiles et dangereuses pour les Etats-Unis".

Avec son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour, Pyongyang présente un nouveau défi pour Washington comme pour la Chine, principal allié du régime nord-coréen, tandis que plusieurs pays demandaient un renforcement des sanctions internationales, un mois après l'adoption de nouvelles sanctions onusiennes.

Les actions nord-coréennes "continuent d'être très hostiles et dangereuses pour les Etats-Unis", a déclaré M. Trump dimanche sur Twitter. Le Trésor américain va préparer de nouvelles sanctions contre Pyongyang.

Le président américain avait promis le mois dernier à Pyongyang "le feu et la fureur" après deux essais réussis d'une missile balistique intercontinental (ICBM) censé mettre le territoire américain à portée de frappes nord-coréennes.

Jugeant que toute politique d'"apaisement" ne "fonctionnera pas", Donald Trump a estimé dimanche que l'"Etat voyou" était désormais devenu "une grande menace et une source d'embarras pour la Chine", mettant à nouveau la pression sur le géant asiatique pour contrôler son turbulent voisin.

Pékin, principal soutien économique du régime stalinien, a cependant "condamné vigoureusement" l'essai nucléaire de dimanche, à l'origine d'une secousse tellurique ressentie jusque dans le nord-est chinois. Dans un communiqué au ton cinglant, la Chine a exhorté Pyongyang à "cesser ses actions erronées qui aggravent la situation et ne servent pas ses propres intérêts".

L'essai nucléaire a par ailleurs largement éclipsé le vaste forum diplomatique réunissant dimanche en Chine les puissances émergentes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

'Nouvelle dimension'

De leur côté, Moscou, Tokyo, Séoul et Paris n'ont pas tardé à condamner cette nouvelle violation de multiples résolutions de l'ONU exigeant la fin des programmes nucléaire et balistique nord-coréens.

Dès l'annonce d'un séisme imputé à une probable "explosion" en Corée du Nord, le premier ministre nippon Shinzo Abe a déclaré ce nouvel essai nucléaire "absolument inacceptable".

Le président sud-coréen Moon Jae-In a de son côté demandé d'infliger "la punition la plus forte" contre Pyongyang, notamment via de nouvelles sanctions dans le cadre de l'ONU afin d'"isoler complètement la Corée du Nord".

Lui faisant écho, le président français Emmanuel Macron a appelé la communauté internationale à réagir "avec la plus grande fermeté", estimant que le test nord-coréen portait "atteinte à la paix et à la sécurité".

M. Macron et la chancelière allemande Angela Merkel sont tous deux favorables à "un durcissement" des sanctions de l'Union européenne contre Pyongyang, à l'heure où la "dernière provocation en date" du régime nord-coréen a "atteint une nouvelle dimension", a précisé Berlin.

A l'inverse, Moscou, tout en condamnant "le mépris" manifesté par Pyongyang pour les résolutions onusiennes, a surtout lancé un appel à la retenue, jugeant "impératif de rester calme et d'éviter toute action qui conduirait à une nouvelle escalade".

'Provocation majeure'

Une septième salve de sanctions internationales avait été adoptée début août par le Conseil de sécurité des Nations unies, visant à priver la Corée du Nord de recettes cruciales tirées de ses exportations de plomb, de fer, de minerais et de sa pêche.

La Chine, destinataire de 90% des exportations nord-coréennes, avait approuvé ces sanctions tout en continuant de plaider pour une solution pacifique et la reprise de pourparlers. Elle a assuré dimanche qu'elle allait continuer "à s'associer à la communauté internationale (...) pour promouvoir de façon inébranlable l'objectif de dénucléarisation de la péninsule coréenne".

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a estimé qu'il "restait une marge de manoeuvre à la Chine pour accroître la pression sur les Nord-coréens", tout en prévenant: "Aucune des options militaires n'est bonne".

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a de son côté fustigé "une provocation majeure" et "inacceptable", appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à "adopter une position ferme et efficace".

Parmi les organisations internationales, l'Otan, par la voix de son secrétaire général Jens Stoltenberg, s'est dite "inquiète du caractère déstabilisant de l'attitude de Pyongyang, qui menace la sécurité régionale et internationale".

Avec AFP