"Dans l'intérêt de la liberté de la presse, VOA appelle les responsables du blocage de notre contenu à lever immédiatement ces contraintes", a déclaré Amanda Bennett, la directrice de VOA, dans une réponse écrite à l'AFP.
"Toute tentative de bloquer nos sites prive les locuteurs de l'ourdou et du pachto d'une source d'information en laquelle ils ont confiance", "factuelle, non biaisée et objective", a-t-elle poursuivi, se disant "préoccupée".
VOA en pachto ("VOA Deewa") et en ourdou comptent respectivement 3,2 et 2,5 millions d'"amis" sur Facebook.
D'après Mme Bennett, le site en ourdou de VOA est bloqué "partiellement ou complètement" depuis début décembre dans le pays, quand celui en pachto l'est depuis fin octobre.
L'AFP a pu constater un blocage irrégulier de ces deux sites, qui parfois étaient accessibles à Islamabad et parfois ne l'étaient pas.
D'après le ministre de l'Information Fawad Chaudhry, cité par VOA dans un article lisible sur son site en anglais, la mesure a été prise après la diffusion de nouvelles "fausses et partiales".
"Les sujets qu'ils couvraient ne faisaient que projeter un récit particulier, sans aucune impartialité. Il se passe beaucoup de choses dans notre pays et la plupart sont positives", a-t-il déclaré.
VOA, dans cet article, impute la sanction à sa couverture d'une manifestation récente du PTM, un mouvement pacifique de défense de l'ethnie pachtoune, qui accuse la puissante armée pakistanaise de réprimer les siens et d'entretenir des liens avec des talibans.
Récemment, l'armée a menacé "d'utiliser sa force" contre le PTM si celui-ci continuait à vouloir faire entendre sa voix.
En janvier, le bureau d'Islamabad de Radio Mashaal ("Torche"), la section pachtoune de Radio Free Europe, financée par le Congrès des Etats-Unis, avait déjà été fermé au motif que ses émissions étaient "en phase avec le programme d'une agence de renseignement hostile".
Le ministère de l'Intérieur avait expliqué que Radio Mashaal présentait le Pakistan comme un "nœud du terrorisme" et incitait les populations pachtounes à la révolte contre l'Etat.
Les relations sont mauvaises entre Washington et Islamabad, les Etats-Unis accusant le Pakistan de servir de refuge à des talibans qui ensuite attaquent les forces de sécurité afghanes et américaines en Afghanistan.
Début décembre, Donald Trump a toutefois sollicité l'aide du nouveau Premier ministre pakistanais, Imran Khan, pour résoudre le conflit en Afghanistan.