Vote calme malgré le boycott des pro-Biafra dans le sud-est du Nigeria

Des manifestants séparatistes biafrais, le 15 Septembre 2017 (AP Photo/Lekan Oyekanmi, File)

L'élection sous haute surveillance du gouverneur de l'Etat d'Anambra, dans le sud-est du Nigeria, fief d'un mouvement indépendantiste pro-Biafra ayant appelé au boycott du scrutin, s'est déroulé sans incident ce week-end.

Le gouverneur sortant, Willie Obiano, du All progressive Grand Alliance, a été réélu pour un second mandat, selon les résultats publiés dimanche soir.

Mais le principal enjeu de ce scrutin local était le taux de participation, après l'appel au boycott du Mouvement des peuples indigènes du Biafra (Ipob).

L'Ipob a appelé les habitants à boycotter tous les scrutins jusqu'à l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour les igbos majoritaires dans le sud-est.

Le représentant de la Commission électorale indépendante nationale (Inec) dans l'Anambra, Nkwachukwu Orji, a assuré à l'AFP que le vote s'était déroulé "dans le calme et dans la paix".

"Le taux de participation des électeurs n'était pas mauvais compte tenu des circonstances actuelles: environ 22% des électeurs ont voté", a-t-il dit.

L'IPOB a revendiqué de son côté un "large succès".

Toutefois, la participation est traditionnellement faible pour les élections de gouverneurs. Le taux de participation était seulement de 26,3% lors du dernier scrutin de 2013.

Selon le site d'information Premium Times, il n'a d'ailleurs pas dépassé les 50% depuis 1999, date à laquelle le Nigeria est revenu au pouvoir civil après des décennies de gouvernement militaire.

Les autorités d'Abuja avaient transformé l'Etat en forteresse avec près 30.000 policiers envoyés en renfort avec des hélicoptères de surveillance.

Un certain nombre de "fauteurs de troubles, de voyous politiques, y compris des membres de l'IPOB" ont été arrêtés au cours du week-end selon les forces de l'ordre, qui n'ont pas précisé combien.

Le gouvernement a classé l'IPOB comme une organisation terroriste et son leader, Nnamdi Kanu, est jugé pour "trahison".

Il y a cinquante ans, la déclaration unilatérale d'indépendance de la province rebelle du Biafra avait provoqué une guerre civile de trois ans qui a fait plus d'un million de morts.


Avec AFP