Washington doute de l'impartialité de l'élection présidentielle au Zimbabwe

Des Zimbabwéens attendant de pouvoir voter mercredi

Election présidentielle de mercredi au Zimbabwe. Quelques six millions d’électeurs se sont rendu massivement aux urnes, même si des allégations de fraude ont immédiatement surgi. Le Premier ministre Morgan Tsvangirai tente une fois de plus de déloger Robert Mugabe, 89 ans, qui s’incruste au pouvoir depuis trente-trois ans.

En fin de journée mercredi, la police zimbabwéenne a menacé d’arrêter quiconque publierait des résultats préliminaires de la présidentielle de mercredi.

Lors des scrutins précédents, des groupes d’observateurs ont publié des décomptes indépendants en fonction des résultats dans les bureaux de vote au terme de dépouillements préliminaires. Mais mercredi soir, la police interdit la publication - même en ligne - de résultats préliminaires, avant que la commission électorale du Zimbabwé n’ait annoncé le décompte officiel.

La commission a jusqu'à lundi prochain pour faire connaitre les résultats complets.

Quelques heures après la clôture du scrutin, on ignorait l’impact de cette menace de la police sur des organisations civiques qui, traditionnellement, ont annoncé décomptes provisoires avant que le gouvernement ne le fasse.

M. Mugabe, âgé de 89 ans, et M. Tsvangirai, 61 ans, sont été les principaux rivaux de cette consultation, même si cinq candidats au total briguent la présidence. Ce scrutin devrait mettre fin au partage du pouvoir entre les deux dirigeants, un compromis bancal qu’ils avaient été contraints de mettre sur pied en 2009.

C’est la troisième fois que M. Tsvangirai tente de déloger M. Mugabe, qui dirige le pays depuis son accession à l'indépendance en 1980.

Mercredi, M. Tsvangirai a qualifié le vote de prolongement du bras de fer initié en 2008, et a dit s'attendre à ce que les résultats permettent "enfin" de résoudre la crise politique qui dure depuis quatre ans dans le pays.

L’envoyé spécial de la Voix de l’Amérique (VOA) au Zimbabwé, Sebastian Mhofu, a qualifié le scrutin « d’essentiellement pacifique » à Hararé. Mais selon lui, certains électeurs ont exprimé leur frustration face aux longues queues, et ont éprouvé des difficultés à trouver leurs noms sur les listes des bureaux de vote.

Ici à Washington, l’administration Obama a mis en doute la crédibilité du scrutin, invoquant un manque de transparence dans son organisation et la partialité des médias en faveur de Mugabe. Une porte-parole a déclaré que les sanctions imposées par les Etats-Unis contre le régime Mugabe resteront en vigueur jusqu'à ce qu'il soit déterminé que le vote a été libre et équitable

« Eh bien, nous avons fait comprendre au gouvernement du Zimbabwe et à la région que nos sanctions ne seront réduites à nouveau que si ces élections, et les prochaines, sont crédibles, transparentes et reflètent la volonté du peuple zimbabwéen », a déclaré Mme Marie Harf.