Washington expulse 15 diplomates cubains

Quelques personnes se prennent des photos devant l’ambassade américaine a Havane, Cuba, 11 août 2015.

L'expulsion de 15 diplomates cubains des Etats-Unis intervient après le rappel de plus de la moitié du personnel de l'ambassade américaine de Cuba dans la suite des attaques soniques dont Washington accuse La Havane.

Les Etats-Unis ont expulsé quinze diplomates cubains en poste à Washington, après avoir rappelé de La Havane plus de la moitié de leur personnel en réaction aux mystérieuses "attaques" qui ont affecté la santé de 22 Américains.

"Nous maintenons nos relations diplomatiques avec La Havane" mais les "expulsions" ont été décidées "en raison de l'incapacité de Cuba à prendre les mesures appropriées pour protéger nos diplomates" et aussi pour "assurer l'équité" dans la présence diplomatique des deux pays, a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson dans un communiqué.

Les diplomates expulsés, dont les autorités américaines ont fourni mardi matin la liste nominative à l'ambassade de Cuba à Washington, ont sept jours pour quitter le pays, bien qu'ils ne soient pas déclarés persona non grata, a précisé à la presse un haut responsable du département d'Etat américain.

Depuis fin 2016 et jusqu'en août dernier, 22 diplomates américains, selon un nouveau bilan annoncé mardi, ont "subi des lésions importantes en raison de ces attaques", notamment des pertes d'audition, des vertiges, des maux de tête ainsi que des problèmes cognitifs, d'équilibre ou de sommeil, selon le département d'Etat. Cinq familles canadiennes ont également été touchées.

L'enquête n'a toutefois pas encore permis d'identifier la cause, le modus operandi ni les auteurs de ces "attaques".

Washington avait déjà discrètement expulsé deux diplomates cubains en mai, alors que cette affaire digne d'un film d'espionnage n'avait pas encore été révélée -- elle ne l'a été qu'en août. Les Américains n'accusent pas les Cubains d'être directement derrière ces "attaques", mais les tiennent responsables de la sécurité de leurs diplomates à La Havane.

Vendredi, la riposte était déjà passée à la vitesse supérieure: le département d'Etat américain a rappelé "plus de la moitié" du personnel de son ambassade à La Havane, a suspendu sine die l'octroi de visas de routine américains à Cuba et a appelé tous les ressortissants américains à éviter de se rendre sur cette île très touristique des Caraïbes.

Mais le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, fils d'immigrés cubains anticastristes et partisan d'une ligne dure face à La Havane, avait aussitôt critiqué la faiblesse de la riposte. "Tant que les responsables de ces attaques ne seront pas traduits en justice, les Etats-Unis devraient immédiatement expulser un nombre équivalent d'employés cubains" et "envisager de remettre Cuba dans la liste noire des Etats qui soutiennent le terrorisme", avait-il estimé.

Avec AFP