Washington pourrait quitter un traité sur les armes nucléaires si Moscou poursuit ses "violations"

Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis (C), assiste à une réunion des ministres de la Défense de l'OTAN au siège de l'OTAN à Bruxelles,

Les Etats-Unis ont laissé entendre jeudi qu'ils pourraient se retirer d'un traité sur les armes nucléaires datant de la Guerre Froide si la Russie continue de "violer" cet accord vieux de 30 ans.

L'administration américaine se plaint depuis bientôt deux ans du déploiement par Moscou du système de missiles 9M729 qui constitue, selon Washington, une violation du traité INF (Intermediate Nuclear Forces Treaty) sur les armes nucléaires de portée intermédiaire signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev.

"Cette situation est intenable et nous devons prendre des mesures face à cette violation continue de ce très important traité", a déclaré l'ambassadeur américain sur le désarmement, Robert Wood, aux journalistes à Genève.

Il a indiqué que ce sujet sera l'une des priorités lors des discussions sur le désarmement aux Nations Unies à New York la semaine prochaine.

Mais, a-t-il ajouté, "je ne sais pas combien de temps encore nous pourrons continuer à respecter nos obligations au nom de ce traité alors que la Russie le viole de façon si flagrante et publique".

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Depuis les premières accusations visant le système 9M729, Moscou n'a cessé d'affirmer qu'il ne constituait pas une violation du traité. Mais M. Wood a rappelé que la Russie avait pendant longtemps nié jusqu'à l'existence de ces missiles.

Mercredi, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a appelé la Russie à respecter "de manière transparente et vérifiable" le traité INF.

"Nous sommes très gravement préoccupés et appelons très sérieusement la Russie à se conformer au traité INF de manière transparente et vérifiable", a déclaré M. Stoltenberg avant une réunion au siège de l'Otan à Bruxelles.

"Désormais ils ont admis l'existence des missiles et par conséquent nous leur avons demandé de répondre à nos questions. Tant qu'ils n'y répondent pas, l'hypothèse la plus plausible est qu'il s'agisse d'une violation du traité INF", a-t-il ajouté.

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Ce traité, en abolissant l'usage de toute une série de missiles d'une portée variant de 500 à 5.000 km, avait mis un terme à la crise déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires ciblant les capitales occidentales.

Avec AFP